Face à une baisse persistante de la Coalition Avenir Québec dans les sondages, le premier ministre François Legault s’apprête à jouer son va-tout. À un an des prochaines élections, un remaniement ministériel majeur est imminent. L’objectif : tenter de convaincre les Québécois qu’il demeure l’homme de la situation, alors que de « nouvelles orientations » sont envisagées.
⚡ Pas assez de temps ? Un résumé vite fait !
- 💡 Le premier ministre François Legault prépare un important remaniement ministériel pour relancer la CAQ, en déclin dans les sondages.
- 💥 Ce remaniement, qualifié de « dernière chance », vise à masquer les problèmes structurels du gouvernement, notamment en santé et éducation.
- 🏡 Les systèmes de santé et d’éducation au Québec sont critiqués pour leur inégalité, tandis que la crise du logement s’aggrave.
- 🍁 L’automne s’annonce mouvementé avec la commission SAAQclic, l’arrivée de Marwah Rizqy comme cheffe de l’opposition et l’élection partielle d’Arthabaska.
Le dernier coup de poker de françois legault
Malgré une dégringolade tenace dans les sondages depuis deux ans, le gouvernement caquiste refuse de baisser les bras. François Legault, déterminé à redorer son blason, envisage un « gros » remaniement ministériel. L’entourage du premier ministre confirme que « tout est sur la table », incluant des « nouvelles orientations » stratégiques. Cette opération est perçue comme un geste de la dernière heure, un an seulement avant le prochain scrutin général.
Cette approche semble puiser son inspiration dans l’adage que la perspective d’une défaite électorale imminente aiguise l’esprit. Le premier ministre mise sur cette réorganisation pour inverser la tendance et regagner la confiance des électeurs. Cependant, cette tentative de renouvellement profond soulève des questions quant à son efficacité réelle et sa capacité à apporter un véritable changement.
Un remaniement à haut risque
Un remaniement ministériel opéré in extremis en pleine année préélectorale peut souvent ressembler davantage à un acharnement thérapeutique qu’à une résurrection salvatrice. Historiquement, les premiers ministres en fin de mandat ont tendance à rebrasser leur conseil des ministres, espérant faire du neuf avec du vieux. C’est un classique qui, la plupart du temps, intervient trop tard pour produire l’effet escompté.
« Un remaniement livré in extremis en pleine année préélectorale risque de sentir nettement plus l’acharnement thérapeutique que la résurrection surprise. »
Lorsque le changement de personnel est dicté par la peur de perdre le pouvoir, il prend inévitablement l’allure de chaises musicales sur le pont du Titanic. Le véritable défi pour le gouvernement de la CAQ, après sept ans au pouvoir, réside dans le fait que de nombreux francophones ont déserté le parti. Un simple changement de ministres ou l’intégration de nouveaux députés au cabinet ne suffira pas sans une refondation complète de l’action gouvernementale.
Les dossiers brûlants qui attendent des réponses
Le gouvernement tente de redonner à la CAQ son étiquette de « gouvernement de l’économie », mais les électeurs restent exaspérés par l’état lamentable du réseau de la santé. Les réformes successives, comparables à celles sous Philippe Couillard, ont vu la qualité et l’accessibilité des services se détériorer.
Santé et éducation : les systèmes à plusieurs vitesses
Le Québec est désormais la seule province minée par un système de santé à deux vitesses, avec un marché complet de soins privés qui s’est installé. Cette dualité crée une iniquité flagrante. De même, le réseau scolaire québécois est le plus inégalitaire au pays, fonctionnant à trois vitesses.
« Le Québec est la seule province minée par un système de santé à deux vitesses, et son réseau scolaire demeure le plus inégalitaire au pays. »
La crise du logement, un défi pressant
La crise du logement, dont l’ampleur traverse tout le Québec, multiplie les drames humains. Des milliers de locataires désespérés finissent à la rue. La question se pose : le premier ministre ordonnera-t-il un véritable changement de cap, ou se contentera-t-il de remplacer l’actuelle ministre, France-Élaine Duranceau, par un autre « haut-parleur docile » au service du libre marché ?
Des vents contraires en vue pour l’automne
L’automne s’annonce particulièrement difficile pour le gouvernement. En plus de la reprise des travaux de la commission Gallant sur le scandale SAAQclic, François Legault fera face à une nouvelle cheffe de l’Opposition officielle. Marwah Rizqy, choisie par le nouveau chef libéral Pablo Rodriguez, est réputée redoutable et talonnera le gouvernement sans relâche. Si en plus, le chef conservateur Éric Duhaime remporte la partielle dans Arthabaska lundi, les prochains mois du gouvernement caquiste seront tout sauf un long fleuve tranquille.
