Un ancien membre des Hells Angels devenu délateur, Dayle Fredette, s’est vu refuser une libération conditionnelle anticipée. La justice a rejeté sa demande de « dernière chance », invoquant une persistante absence de remords. Cette décision signifie qu’il devra patienter encore longtemps derrière les barreaux.
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- ✅ Dayle Fredette, ex-Hells Angel et délateur, s’est vu refuser sa demande de libération anticipée.
- ✅ La raison principale du rejet est son apparente absence de remords et sa tendance à attribuer ses crimes à la guerre des motards.
- ✅ Condamné pour le meurtre prémédité de Dany Beaudin, un innocent, Fredette a avoué sa participation à 16 homicides.
- ✅ Il devra attendre avril 2034 avant de pouvoir demander une libération conditionnelle régulière.
Un espoir de libération précoce déçu
Dayle Fredette, 55 ans, espérait bénéficier d’une clause du Code criminel désormais abolie. Cette « clause de la dernière chance » aurait pu lui permettre une libération dix ans plus tôt. C’est le juge Alexandre Bien-Aimé qui a évalué son cas.
Le magistrat a conclu que Fredette devait poursuivre son travail sur sa dynamique criminelle. Il doit également reconfigurer ses schémas de pensée et assumer pleinement ses crimes commis. Par conséquent, il restera admissible à une libération conditionnelle seulement en avril 2034.
Un passé criminel lourd et des remords absents
Fredette est incarcéré depuis 2009, suite à l’opération SharQc. Cette frappe policière historique visait le démantèlement des Hells Angels au Québec. En vertu d’une entente avec l’État, il a plaidé coupable de complot et du meurtre prémédité de Dany Beaudin.
Ce meurtre, survenu en avril 2000, était le résultat d’une erreur sur la personne. Cinq autres accusations d’homicides ont été abandonnées. Cependant, lors de sa collaboration, Fredette a avoué avoir participé à seize meurtres pour le compte des Hells Angels.
Selon le juge Bien-Aimé, Fredette «a encore du travail à faire au niveau de l’exploration de sa dynamique criminelle, de la reconfiguration de ses schémas de pensée et de sa capacité de se responsabiliser face aux crimes qu’il a commis.»
Un psychologue l’ayant évalué en 2024 a noté une mentalité empreinte d’une absence de remords. Fredette continue d’attribuer ses actions criminelles à la guerre des motards. Malgré certains progrès, il ressent un « sentiment d’injustice » de demeurer en prison.
Des comportements problématiques en détention
Depuis le début de sa peine, Dayle Fredette a accumulé dix rapports d’infraction disciplinaires. La plupart de ces incidents sont liés à ses problèmes de drogue. On lui a notamment reproché d’avoir dissimulé de la médication.
Les rapports indiquent des comportements tels que «d’avoir dissimulé de la médication, d’avoir inhalé une substance poudreuse blanche».
Des rapports de renseignement ont même considéré Fredette comme un sujet d’intérêt dans le trafic de médicaments. Cela aurait même mené à une bagarre l’impliquant en 2019. Ces incidents soulignent des défis persistants dans son parcours carcéral.
La victime, un innocent au cœur du drame
Le juge Bien-Aimé a souligné les circonstances particulièrement aggravantes du crime. La victime, Dany Beaudin, n’avait aucun lien avec la sanglante guerre entre les Hells Angels et les Rock Machines. Son décès fut une tragique méprise.
La famille du défunt s’oppose à la libération de Fredette, non par rage. C’est plutôt l’importance qu’il paye pour avoir brisé la vie de plusieurs familles, a résumé le juge. Cette perspective des victimes pèse lourdement dans la décision judiciaire.
