Plusieurs municipalités québécoises ont récemment procédé à la fermeture temporaire de leurs terrains de tennis en terre battue. Cette mesure préventive fait suite à la découverte d’une concentration alarmante d’amiante dans le matériau utilisé pour ces surfaces. L’inquiétude gagne du terrain après la première alerte lancée par Saint-Sauveur, engendrant un effet domino dans la province.
⚡ Pas assez de temps ? Un résumé vite fait !
- 🎾 De nombreuses municipalités ferment leurs terrains de tennis par précaution.
- 🔬 La présence d’amiante dans la terre battue dépasse les normes acceptables.
- ❓ Un flou persiste concernant les responsabilités ministérielles face à cette crise.
- ⚠️ La sécurité des usagers et du personnel d’entretien demeure la priorité absolue.
La découverte alarmante et l’effet domino
L’alerte a été donnée le 31 juillet dernier par la Ville de Saint-Sauveur. Une analyse approfondie a révélé que le produit utilisé pour l’entretien de ses terrains dépassait la norme canadienne sur les matériaux contenant de l’amiante. La municipalité a alors contacté la CNESST et la Direction de la Santé publique.
Cette annonce a rapidement eu des répercussions. L’arrondissement d’Outremont à Montréal a par exemple fermé trois de ses terrains. D’autres villes, comme Prévost et Rosemère dans les Laurentides, ainsi que Repentigny à Lanaudière, ont suivi cette décision préventive. Le matériau incriminé est principalement la terre battue grise de marque Har-Tru, très répandue au Québec.
« C’est un peu comme l’expérience qu’on a eue avec la COVID. On aimerait comprendre ce qui s’en vient », a souligné Julie Vézina, directrice générale de Tennis Québec. Elle insiste sur le fait que « la sécurité des participants et des employés demeure notre priorité. Il y a certainement un effet domino présentement. »
Un flou persistant sur les responsabilités
Malgré l’urgence de la situation, la clarté manque quant aux directives officielles. Le ministère de la Santé et des Services sociaux a affirmé par courriel que ce n’était pas son rôle. Le dossier relèverait plutôt du ministère fédéral de l’Environnement, a-t-il précisé. Ce transfert de responsabilités maintient un certain flou pour les gestionnaires municipaux.
De son côté, le ministère de l’Environnement et du Changement climatique n’était pas en mesure de commenter ce dossier avant la publication de cet article. Cette absence de prise de position officielle complique la gestion de la crise pour les municipalités concernées. Les attentes sont fortes pour des lignes directrices claires et rapides.
Des clubs privés sur le qui-vive et les risques pour la santé
Les clubs de tennis privés observent également la situation avec vigilance. Le club de Saint-Lambert, qui possède cinq terrains en terre battue, surveille attentivement. Bien qu’il n’ait pas fermé ses portes, des mesures sont envisagées. La présidente de son conseil d’administration, Joanne Galarneau, a déjà sollicité des devis pour une terre battue rouge. « On ne prend pas ça à la légère et s’il y a une hésitation, on va fermer », a-t-elle affirmé.
Quant aux risques pour la santé, les normes de Santé Canada et d’Environnement Canada indiquent une exposition négligeable si l’amiante représente moins de 0,1% d’un matériau. Cependant, une experte nuance le propos. Les maladies liées à l’amiante ne se développent pas rapidement. La problématique se pose davantage pour les employés d’entretien.
« Je m’inquiéterais beaucoup plus pour les travailleurs qui font l’entretien de cette surface-là », a précisé France Labrèche, professeure agrégée de clinique à l’École de santé publique. Elle met en lumière la nécessité d’évaluer la dose d’exposition des personnes les plus en contact avec ce matériau.
