Berlin opère un changement de cap significatif concernant Israël, traditionnellement un de ses plus fidèles alliés. Le gouvernement allemand a annoncé la suspension des exportations d’armes. Cette décision intervient en raison de la possibilité que ces équipements soient employés dans la bande de Gaza. Il s’agit d’une rupture notable dans la politique étrangère allemande.
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- 🔹 L’Allemagne a suspendu ses exportations d’armes vers Israël.
- 🔹 Cette décision fait suite aux préoccupations concernant l’utilisation des armes à Gaza.
- 🔹 Berlin exprime une profonde inquiétude face à la souffrance humanitaire.
- 🔹 Ce revirement marque un tournant pour un allié historique d’Israël.
Un tournant diplomatique majeur
La décision allemande représente une mesure forte. Elle fait suite à l’approbation par le cabinet de sécurité israélien d’un plan. Ce plan présenté par le premier ministre Benjamin Netanyahu vise à contrôler la ville de Gaza. Cette zone est dévastée par la guerre et subit une crise humanitaire sans précédent.
Le chancelier allemand Friedrich Merz a exprimé la difficulté croissante. Il devient « de plus en plus difficile de comprendre » comment le plan militaire israélien atteindrait ses buts. « Dans ces circonstances, le gouvernement allemand n’autorise pas, jusqu’à nouvel ordre, les exportations d’équipements militaires susceptibles d’être utilisés dans la bande de Gaza », a-t-il précisé dans un communiqué.
L’ampleur des exportations précédentes
Depuis le début du conflit à Gaza en octobre 2023, l’Allemagne avait fortement soutenu Israël. Jusqu’en mai dernier, Berlin avait autorisé l’exportation d’armements pour une valeur de 485 millions d’euros. Ces livraisons comprenaient une variété d’équipements militaires. Selon une réponse parlementaire, on y trouvait des armes à feu et des munitions. Il y avait aussi des pièces d’armes, des équipements spéciaux pour l’armée et la marine. Des équipements électroniques et des véhicules blindés spéciaux faisaient également partie des cargaisons.
L’inquiétude humanitaire grandissante
Le chancelier Merz a souligné la « profonde inquiétude » de son gouvernement. Cette inquiétude concerne la souffrance continue des civils à Gaza. Il a insisté sur la « responsabilité encore plus grande » d’Israël. Cela concerne l’aide aux civils avec l’offensive prévue. Berlin a réitéré son appel urgent. Il demande un accès complet pour les organisations de l’ONU et d’autres institutions non gouvernementales. Le gouvernement allemand a également exhorté Israël à ne pas annexer la Cisjordanie.
« Avec l’offensive prévue, le gouvernement israélien porte une responsabilité encore plus grande en ce qui concerne l’aide aux civils dans le territoire palestinien. »
Un allié historique sous pression
L’Allemagne a toujours été un fervent allié d’Israël. Cela est dû à sa responsabilité historique envers la Shoah. Elle se distinguait ainsi du Canada, de la France et du Royaume-Uni. Contrairement à eux, elle n’avait pas promis de reconnaître un État palestinien à l’ONU. Le ministre allemand des Affaires étrangères, Johann Wadephul, avait réaffirmé cette position. La reconnaissance devait venir après un processus de négociation. Il avait néanmoins ajouté que ce processus « devait commencer rapidement ».
« Il devient de plus en plus difficile de comprendre en quoi le plan militaire israélien permettrait d’atteindre ses objectifs dans la bande de Gaza. »
Face à la détresse croissante des Palestiniens, la pression sur le gouvernement Merz augmentait. Une évaluation soutenue par les Nations unies a alerté sur un risque de famine. Un sondage ARD a montré que 66 % des Allemands attendaient une influence accrue de Berlin. Ils souhaitaient un changement de politique israélienne envers Gaza. Des dissensions sont apparues au sein de la coalition. Certains ministres sociaux-démocrates prônaient une attitude plus ferme. Le vice-chancelier Lars Klingbeil a salué cette « décision juste », insistant sur la « souffrance humanitaire insupportable » à Gaza.
