Une nouvelle pratique inquiétante sévit sur TikTok : les « burn lines ». Cette tendance pousse de jeunes internautes à s’exposer volontairement au soleil jusqu’à la brûlure pour obtenir des marques de bronzage. Les dermatologues s’alarment face à cette mode qui accroît considérablement les risques de développer un cancer de la peau.
⚡ Pas assez de temps ? Un résumé vite fait !
- 🔥 La tendance des « burn lines » sur TikTok encourage les coups de soleil volontaires pour des marques de bronzage.
- 🤛 Cette pratique augmente drastiquement le risque de mélanome, une forme grave de cancer de la peau, surtout chez les jeunes femmes de 15 à 30 ans.
- 📊 L’incidence du mélanome au Canada grimpe de 2 % par an depuis 1994, et 4800 nouveaux cas sont prévus chez les femmes en 2024.
- 💭 Les experts suggèrent de sensibiliser les jeunes en parlant du vieillissement prématuré de la peau plutôt que du cancer, souvent perçu comme lointain.
Une tendance dangereuse sur tiktok
Sur TikTok, des publications se multiplient, montrant des jeunes, principalement des femmes, se vantant d’avoir de gros coups de soleil. Leur objectif est clair : obtenir des marques de bronzage distinctes, ou « burn lines ». Des messages comme « je n’ai pas mis de crème solaire, j’ai attrapé un énorme coup de soleil, mais au moins, j’ai des marques de bronzage » inondent le réseau social. Cette course à la brûlure suscite une vive inquiétude chez les spécialistes de la peau.
La pratique des « burn lines » n’est pas la seule de son genre. D’autres tendances risquées incitent les jeunes à des comportements dangereux. Certains se couvrent d’huile d’olive pour intensifier l’effet de brûlure. D’autres encore créent des « sun tattoos », des motifs de coups de soleil sur leur peau. Ces actions, souvent inspirées par des influenceurs, peuvent avoir de graves conséquences à long terme.
Le risque élevé de cancer de la peau
Le Dr Joël Claveau, dermatologue spécialisé en cancer de la peau au CHU de Québec, tire la sonnette d’alarme. Il met en garde contre l’augmentation du risque de développer un mélanome, une forme de cancer de la peau très agressive et potentiellement mortelle. Les coups de soleil, surtout ceux subis dès le plus jeune âge, sont particulièrement néfastes.
« C’est à déconseiller fortement. Les coups de soleil en bas âge sont les pires parce que le cancer de la peau, c’est comme la cigarette, on accumule les dommages avec les années et, par la suite, c’est comme une loterie », explique l’expert.
La tendance des « burn lines » touche majoritairement les jeunes femmes âgées de 15 à 30 ans. Selon le Dr Claveau, les brûlures solaires à cet âge précis sont « les pires » en termes de risque. Elles augmentent considérablement la probabilité de développer un cancer de la peau vers 40 ou 50 ans. L’impact épidémiologique de ces comportements est donc très préoccupant.
Des chiffres canadiens alarmants
Les données canadiennes confirment cette inquiétude. L’Association canadienne de dermatologie rapporte une hausse constante de l’incidence du mélanome. Depuis 1994, ce taux augmente de 2 % par an. Il s’agit de la deuxième augmentation générale en importance parmi toutes les incidences chez les femmes. Ces chiffres soulignent l’urgence de la situation.
La Société canadienne du cancer estime qu’environ 4800 nouveaux cas de mélanome seront diagnostiqués chez les femmes au Canada en 2024. Une proportion significative de ces cas concerne des jeunes femmes. Ces statistiques révèlent que de nombreux diagnostics pourraient être évités avec une meilleure prévention. Pourtant, les jeunes continuent de s’exposer à ces risques.
Sensibiliser les jeunes différemment
Convaincre les jeunes des dangers du cancer représente un défi. Le Dr Claveau admet que parler de cancer n’est pas très « vendeur » auprès d’une population qui se sent invincible. L’approche doit donc être adaptée pour avoir un impact réel. Il suggère de changer l’angle de la prévention.
« Il faut plutôt leur parler de vieillissement prématuré de la peau pour les convaincre d’être prudents ou leur dire que, s’ils font ça pour être beaux ou belles, ce ne sera pas payant à long terme », précise le dermatologue.
L’objectif n’est pas d’instaurer un climat de peur, mais de promouvoir la prudence. Il ne s’agit pas d’interdire de profiter du soleil. Au contraire, le message est de sensibiliser aux dangers des coups de soleil. Appliquer une crème solaire le matin et renouveler l’application durant la journée reste le geste essentiel. Il permet de vivre pleinement sans mettre sa santé en péril.
