Alors que l’activité en capital-risque au Canada régressait aux niveaux de 2020, Cohere a annoncé un financement majeur. L’entreprise spécialisée en intelligence artificielle a levé 500 millions de dollars US. Ce succès colossal, co-dirigé par des firmes canadiennes, positionne Cohere comme un phare d’espoir pour l’écosystème technologique national.
⚡ Pas assez de temps ? Un résumé vite fait !
- 🤖 Le récent financement de 500 millions de dollars US de Cohere est une exception dans un marché canadien du capital-risque en repli.
- 🇨🇦 Cohere représente désormais le principal espoir du Canada en matière d’IA fondamentale, suite au départ ou à l’acquisition d’autres entreprises clés.
- 📉 L’écosystème canadien fait face à des défis persistants, notamment une pénurie de financements de démarrage et une fuite des talents.
- 🤝 Des organisations comme Mitacs travaillent à soutenir l’innovation, mais une stratégie nationale globale reste essentielle pour l’avenir de l’IA canadienne.
Un financement majeur dans un contexte difficile
L’annonce du financement de 500 millions de dollars US de Cohere, mené par les firmes canadiennes Radical Ventures et Inovia Capital, contraste fortement. Elle arrive à un moment où l’activité en capital-risque au Canada connaît un ralentissement notable. Le nombre de transactions dépassant 50 millions de dollars devrait être le plus bas depuis 2015. Ce « mégaround » de Cohere souligne la distinction entre les entreprises d’IA et le marché global des capitaux. Les sociétés d’IA continuent d’attirer des investissements massifs grâce à leurs revenus en forte croissance et leurs valorisations élevées.
Pour John Rikhtegar, directeur des capitaux chez RBCx, cet accord est crucial. Il permet de « maintenir le Canada de manière significative sur la table des capitaux de nos entreprises phares ». Cette transaction représente une victoire notable pour le pays. Elle met aussi en lumière la difficulté des fonds de capital-risque canadiens à rivaliser avec leurs homologues américains. Ces derniers dominent souvent les rondes de financement de stade avancé.
Cohere, l’étendard de l’IA canadienne
Avec les acquisitions d’Untether.AI et CentML, et le déménagement de Tenstorrent aux États-Unis, Cohere semble être le dernier grand espoir du Canada. Il est le seul acteur majeur dans l’IA fondamentale. Malgré des capitaux inférieurs à ceux de ses compétiteurs mondiaux, Cohere a trouvé une niche lucrative. L’entreprise se concentre sur les grandes entreprises soucieuses de la sécurité.
« L’offre d’IA souveraine et non-américaine de Cohere l’aide aussi à se démarquer. »
Ceci a été souligné par Zach Bratun-Glennon de Gradient Ventures. Cette approche unique a permis à Cohere de s’imposer. L’entreprise renforce sa position de leader dans l’écosystème canadien de l’intelligence artificielle. Récemment, Cohere a renforcé sa direction. Joelle Pineau, informaticienne canadienne, devient sa première directrice de l’IA. François Chadwick est le nouveau directeur financier. Ces nominations démontrent la volonté de l’entreprise d’attirer des talents de pointe.
Les défis persistants du secteur de l’IA au Canada
Malgré le succès éclatant de Cohere, le ministre de l’IA, Evan Solomon, décrit une situation de « moment de crise » pour le Canada. Le pays doit rapidement résoudre la fuite des talents en IA et de la propriété intellectuelle. C’est essentiel pour assurer sa souveraineté économique. Les chiffres d’investissement nationaux confirment cette crise. Le « désert » du financement de démarrage persiste. Les fonds canadiens ont certes soutenu Cohere, une entreprise d’envergure.
« Mais une seule entreprise, ou un seul accord, ne peut soutenir un secteur entier. »
La question demeure: qui financera la prochaine génération d’entreprises comme Cohere? Ce défi souligne la nécessité pour les investisseurs canadiens de s’impliquer à tous les stades de développement. Le récent rapport conjoint de la CVCA et de Réseau Capital montre une légère amélioration. Les transactions de démarrage au Québec ont atteint 79 millions de dollars au premier trimestre 2025. Cela représente une augmentation de 31 % par rapport à l’année précédente. Cependant, Olivier Quenneville, PDG de Réseau Capital, juge « prématuré » de parler d’une tendance durable.
Efforts et perspectives pour l’écosystème
Des organisations comme Mitacs jouent un rôle vital dans l’écosystème canadien. Elles connectent les entreprises et les chercheurs. Elles fournissent un accès à des talents hautement qualifiés et des financements essentiels. Les entreprises soutenues par Mitacs ont enregistré des gains significatifs. Selon Statistique Canada 2024, elles ont connu une augmentation de 11 % de leur productivité. Leurs revenus ont grimpé de 9 % et leurs ventes de 16 %. Ces chiffres dépassent largement les moyennes nationales. Mitacs aide le Canada à rester compétitif et à innover. Ces efforts sont cruciaux pour l’ensemble du secteur de l’IA. Ils sont essentiels pour surmonter les défis persistants du financement et de la rétention des talents.
