Le conflit entre Air Canada et ses agents de bord s’intensifie. Le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), représentant quelque 10 000 agents de bord, a défié une injonction du Conseil canadien des relations industrielles (CCRI) ordonnant un retour au travail. La compagnie aérienne a qualifié cette décision syndicale d’« illégale ».
⚡ Pas assez de temps ? Un résumé vite fait !
- ✈️ Le SCFP a ignoré l’ordre du CCRI de retourner au travail pour les agents de bord d’Air Canada.
- 🚨 Cette décision a entraîné la suspension des activités d’Air Canada, qui la juge illégale.
- ⚖️ Selon le Code canadien du travail, une grève devient illégale si le syndicat ne respecte pas l’ordonnance du CCRI.
- 💬 Un ancien directeur du SCFP nuance cette légalité, évoquant une question de légitimité face aux interventions fédérales.
Le défi syndical et l’ordonnance du ccri
Le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), qui représente environ 10 000 agents de bord, a exhorté ses membres à ne pas reprendre leurs fonctions. Ce geste défie une directive claire du Conseil canadien des relations industrielles (CCRI). Cette situation a directement mené à la suspension des opérations d’Air Canada.
La compagnie aérienne a réagi fermement, dénonçant la position syndicale. Elle a qualifié cette décision de « totalement illégale » dans un communiqué. Le CCRI avait pourtant sommé Air Canada de reprendre ses activités et les agents de bord de regagner leurs postes au plus tard à 14h dimanche.
La légalité de l’action sous le code canadien du travail
La question centrale demeure : les agents de bord sont-ils en droit de refuser de travailler malgré l’ordonnance du CCRI et de la ministre de l’Emploi ? La réponse est catégoriquement non. La ministre Patty Hajdu a invoqué la loi 107, désignant le CCRI comme médiateur indépendant pour résoudre le conflit.
Conformément aux dispositions du Code canadien du travail, une ordonnance explicite du CCRI pour mettre fin à une grève doit être respectée. Le syndicat est donc légalement tenu de s’y conformer. Le non-respect de cette directive par les agents de bord rend leur grève illégale.
Légalité versus légitimité: la perspective syndicale
Malgré l’illégalité manifeste de la grève, une nuance importante est à faire entre la légalité et la légitimité de l’action. C’est l’avis de Marc Ranger, ancien directeur du SCFP. Il a partagé cette perspective lors d’une entrevue avec LCN dimanche.
« C’est une décision exceptionnelle. On voit rarement ça. Le syndicat considère que la coupe est pleine. Ça fait plusieurs interventions du côté fédéral pour interrompre leurs droits fondamentaux. Donc on a décidé de prendre ce pari risqué là. »
Selon Monsieur Ranger, le droit de grève des employés ne devrait pas être bafoué dans ce type de différend. Il souligne que le Code canadien du travail ne devrait permettre la fin d’une grève que si la santé de la population est en danger grave et imminent. Les considérations économiques, même si elles impactent fortement la clientèle, ne devraient pas prévaloir.
« Toutes les considérations économiques, même s’il y a énormément de contraintes pour la clientèle, ne devraient pas être prises en compte. »
L’ancien directeur critique également l’usage de la loi 107. Cette loi concentre, selon lui, trop de pouvoirs entre les mains d’une seule entité, permettant ainsi de suspendre des droits fondamentaux reconnus aux travailleurs.
