Deep Sky, une entreprise québécoise de technologies propres, a lancé sa première installation de capture directe de carbone dans l’air (DAC) à Innisfail, en Alberta. Nommée Deep Sky Alpha, cette usine marque une étape historique. Elle est la première de ce type à être opérationnelle en Amérique du Nord. L’objectif est de combattre activement le changement climatique.
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- ✔️ Deep Sky Alpha, à Innisfail, est la première installation de capture directe de carbone en Amérique du Nord.
- ✔️ Elle vise à retirer 3 000 tonnes de CO2 de l’atmosphère d’ici la fin de l’année.
- ✔️ La technologie utilise des aquifères salins pour le stockage souterrain et est alimentée par l’énergie solaire.
- ✔️ Le projet a reçu un financement de plus de 130 millions de dollars, incluant une subvention de Breakthrough Energy Catalyst de Bill Gates.
Une première nord-américaine en Alberta
Deep Sky Alpha, l’installation pilote de capture directe de carbone (DAC) de l’entreprise montréalaise Deep Sky, est désormais fonctionnelle à Innisfail, en Alberta. Située à environ une heure de Calgary, cette usine représente une avancée majeure pour le continent. Elle commence à extraire le dioxyde de carbone (CO2) de l’air pour le stocker de manière permanente sous terre. Ce jalon était recherché par l’entreprise depuis sa création.
« En une seule année, nous sommes passés de l’inauguration du chantier à l’extraction de carbone de l’atmosphère, pour le séquestrer durablement sous terre », a déclaré Alex Petre, le PDG de Deep Sky.
Fondée en 2022 par les co-fondateurs de Hopper, Frederic Lalonde et Joost Ouwerkerk, Deep Sky vise à utiliser la technologie DAC. Leur but est de réduire le fardeau des émissions de combustibles fossiles. Ils espèrent ainsi atténuer les effets du changement climatique. L’entreprise monétise également ses efforts en vendant des crédits carbone à de grandes sociétés cherchant à compenser leur empreinte environnementale.
Comment la technologie fonctionne-t-elle ?
Le CO2 capturé à Deep Sky Alpha est stocké de façon permanente dans des formations rocheuses profondes appelées aquifères salins. Ces structures géologiques assurent une séquestration sécurisée. L’installation est alimentée par l’énergie solaire, soulignant son engagement envers les solutions durables. Deep Sky estime que son usine pourra capter 3 000 tonnes de CO2 de l’atmosphère d’ici la fin de l’année. Cette réduction équivaut environ à l’empreinte carbone annuelle de 1 000 Canadiens, selon Statistique Canada, qui évalue les émissions à environ trois tonnes par habitant chaque année.
L’ancien scientifique en chef de Deep Sky, Phil De Luna, avait précédemment souligné l’ampleur du défi climatique. Il avait mentionné lors d’un événement que 10 milliards de tonnes de CO2 devraient être retirées de l’atmosphère chaque année d’ici 2050 pour inverser les effets du changement climatique d’origine humaine. Deep Sky prévoit de retirer jusqu’à 30 000 tonnes de CO2 de l’air au cours de ses dix premières années d’opération.
Des collaborations technologiques variées
Le site de Deep Sky Alpha est conçu pour accueillir diverses technologies DAC. Il testera et validera ces innovations avant leur lancement commercial. Actuellement, trois unités DAC sont en opération. Elles proviennent de Skyrenu Technologies, une entreprise basée au Québec, ainsi que des sociétés britanniques Airhive et Mission Zero Technologies. Skyrenu a récemment sécurisé près de 2 millions de dollars en financement de pré-amorçage auprès d’Investissement Québec.
Un modèle économique et un soutien institutionnel
Deep Sky génère des revenus en vendant des crédits carbone à des entreprises soucieuses de leur empreinte environnementale. Des géants comme Microsoft et la Banque Royale du Canada ont déjà acheté des crédits carbone. Ces transactions représentent environ 10 000 tonnes de CO2 stockées sur une période de dix ans. Cela démontre un intérêt croissant des entreprises pour les solutions de compensation carbone.
Le gouvernement canadien soutient également cette stratégie de réduction du CO2. En juillet, Ressources naturelles Canada a annoncé plus de 21,5 millions de dollars pour les technologies de capture et de stockage de carbone en Alberta. Ce financement inclut des projets d’entreprises pétrolières et gazières établies. Bien que certains experts climatiques débattent de l’efficacité des technologies DAC, le soutien gouvernemental demeure un facteur clé.
Les technologies de capture directe de carbone suscitent un débat sur leur efficacité, mais elles s’inscrivent dans une stratégie globale de lutte contre le changement climatique, appuyée par des investissements significatifs.
Un chemin parsemé de défis
Le lancement officiel du site Deep Sky Alpha a connu quelques retards par rapport à son annonce initiale en août 2022. L’ouverture était prévue pour l’hiver dernier, puis repoussée au printemps, et enfin à cet été. Malgré ces ajustements de calendrier, le projet a généré plus de 110 emplois pendant la phase de construction. L’entreprise prévoit également de maintenir environ 15 opérateurs à temps plein pour gérer l’installation.
Deep Sky a réussi à lever plus de 130 millions de dollars auprès de divers investisseurs. Ce financement comprend une subvention de 40 millions de dollars américains (environ 57,3 millions de dollars canadiens) de Breakthrough Energy Catalyst de Bill Gates. Cette plateforme est dédiée au financement de solutions climatiques. L’entreprise a également vu des départs au sein de sa direction, avec le remplacement du PDG fondateur Damien Steele par Alex Petre plus tôt cette année.
