Depuis l’entrée en vigueur d’une nouvelle législation, de nombreux consommateurs expriment leur mécontentement. Ils dénoncent que plusieurs établissements de restauration continuent d’ignorer la loi sur le pourboire, trois mois après son application. Cette situation génère de la frustration parmi la clientèle.
⚡ Pas assez de temps ? Un résumé vite fait !
- 💡 La nouvelle loi, en vigueur depuis le 7 mai, exige le calcul du pourboire avant taxes et une présentation neutre des options sur les terminaux.
- 📈 L’Office de la protection du consommateur a reçu près de 100 plaintes, ce qui représente 67 % des signalements concernant restaurants et bars.
- 🍽️ Des restaurants comme le Fugazzi, Ben & Florentine, Barley, Kim Jen Ming et Kettleman’s Bagel sont ciblés par des plaintes pour non-conformité.
- 🤝 L’Association Restauration Québec évoque des difficultés logistiques, tandis que des fournisseurs de terminaux affirment que les mises à jour sont simples.
Des règles claires bafouées
La nouvelle loi, effective depuis le 7 mai dernier, est pourtant limpide. Elle stipule que les suggestions de pourboire doivent être calculées sur le montant avant taxes. De plus, les options affichées sur les terminaux de paiement doivent apparaître de manière neutre et uniforme. Il s’agit d’une avancée pour les consommateurs.
Malgré ces directives précises, des citoyens comme Alexandra Kiepprien, une résidente de Lévis, constatent des manquements fréquents. Elle déplore que certains commerces s’essayent encore à contourner la règle. « C’est une très bonne loi, mais plusieurs commerces s’essaient encore et tardent à la faire appliquer », a-t-elle déclaré, exprimant sa déception face à ce non-respect persistant.
Des plaintes en hausse à l’Office de la protection du consommateur
L’Office de la protection du consommateur (OPC) confirme l’ampleur du problème. Entre le 7 mai et le 31 juillet, l’organisme a enregistré 99 plaintes et 15 demandes de renseignements. Toutes concernent des manquements aux nouvelles règles sur le pourboire. Ces chiffres sont éloquents.
Ces signalements représentent une part significative des plaintes reçues. En effet, ils constituent 67 % des doléances visant des restaurants et des bars sur cette période. Un internaute a d’ailleurs rapporté sur Reddit que le Fugazzi proposait des options de pourboire commençant à 18 % sur le montant après taxes. Cette pratique est désormais interdite par la loi.
« C’est une très bonne loi, mais plusieurs commerces s’essaient encore et tardent à la faire appliquer », a déclaré Alexandra Kiepprien, une résidente de Lévis.
Des cas concrets révèlent la non-conformité
Plusieurs témoignages soulignent des exemples précis de non-conformité à travers la province. Ces récits illustrent la variété des infractions constatées. Les consommateurs se sentent lésés par ces pratiques illégales et demandent des comptes.
Calculs après taxes, une pratique persistante
Alexandra Kiepprien a également fait les frais de cette pratique douteuse. Après un déjeuner au Ben & Florentine de Saint-Nicolas, à Lévis, elle a constaté que le pourboire était suggéré après les taxes. Cette situation est inacceptable. « On demande un pourboire plus élevé, mais le service n’y est même pas la plupart du temps », a-t-elle regretté, pointant du doigt un service inégal face aux exigences.
Des adjectifs suggestifs, une neutralité oubliée
Catalina Reyes a vécu une expérience similaire au Barley de la rue Notre-Dame, à Montréal. Le 6 juillet, après avoir dégusté des crêpes, elle a été surprise par le manque de neutralité. Sur le terminal, il était inscrit : « 15% (bon), 18% (super) et 20% (incroyable) ». Les restaurants ne peuvent pas ajouter d’adjectifs pour influencer les pourcentages.
Louis-Philippe Roberge a également constaté cette pratique à Montréal une semaine plus tôt. Le Kim Jen Ming et le Kettleman’s Bagel affichaient des qualificatifs similaires sous les options de pourboire. Cette approche suggère une tentative d’influencer le choix du client.
« Sur le terminal il était inscrit 15% (bon), 18% (super) et 20% (incroyable) », a énuméré Catalina Reyes, surprise par le manque de neutralité.
Qui est responsable ? Les explications des parties prenantes
Les restaurateurs pointés du doigt n’ont pas tous répondu aux sollicitations. Kettleman’s Bagel a toutefois justifié sa position. L’entreprise a expliqué que la décision relevait de son siège social à Ottawa. Ce dernier n’aurait pas encore effectué les modifications nécessaires. C’est une question de coordination interne.
Selon Martin Vézina, porte-parole de l’Association Restauration Québec (ARQ), plusieurs membres attendent encore des appareils de certaines compagnies. « Si certains ne se conforment pas, c’est beaucoup un enjeu de logistique », a-t-il affirmé. Il s’agirait donc d’un retard technique.
Cependant, Moneris, un fournisseur de terminaux de paiement, contredit cette explication. L’entreprise assure qu’il n’est pas complexe de modifier les machines. Elles peuvent être conformes à la loi rapidement. « Ceux qui font affaire avec nous peuvent contacter notre support pour la mise à jour sur leur terminal », a commenté Moneris. Cette programmation peut même se faire à distance, ce qui remet en question les arguments de logistique.
