Le festival international Culturefest de Saint John, au Nouveau-Brunswick, censé célébrer la multiculturalisme, a été le théâtre de vives tensions le 2 août. Des manifestants vêtus de keffiehs et qualifiés d’anti-Israël ont ciblé un kiosque israélien. L’incident a entraîné des accusations d’agression, deux arrestations, et a soulevé de sérieuses questions sur la sécurité lors d’événements publics.
⚡ Pas assez de temps ? Un résumé vite fait !
- 🗲️ Des manifestants ont ciblé le kiosque israélien au Culturefest de Saint John, utilisant des pistolets à eau avec de l’encre rouge.
- 👮♂️ Une agression physique présumée a eu lieu, brisant les lunettes d’une bénévole, menant à l’arrestation d’un jeune et d’un adulte pour obstruction.
- 💬 Des leaders communautaires juifs, dont Bruce Washburn, ont exprimé leur inquiétude face au manque de sécurité promise et aux incidents hostiles.
- 🤔 Malgré l’incident grave et la diffusion de vidéos, les médias locaux et les organisateurs sont restés largement silencieux, soulevant des interrogations.
Un festival interculturel marqué par la confrontation
Le festival international Culturefest de Saint John se voulait une vitrine de la diversité culturelle. Cependant, le 2 août, l’ambiance a basculé. Des manifestants anti-Israël se sont regroupés autour du kiosque israélien. Ils portaient des couvre-visages et certains arboraient des keffiehs. Les organisateurs du festival et la police locale n’ont pas fait de déclaration officielle concernant les événements.
Selon Bruce Washburn, président de la synagogue Shaarei Zedek, un incident a précédé le festival. Le 1er août, le drapeau israélien du festival a été bombé. Il a fallu le remplacer le lendemain avec un drapeau provenant de la synagogue. Le 2 août, des manifestants ont « envahi » l’espace israélien. Ils ont tiré sur les bénévoles avec des pistolets à eau remplis d’un liquide rouge.
Témoignages et préoccupations de la communauté
Lorie Cohen Hackett, présidente du Musée historique juif de Saint John, a décrit la manifestation comme menaçante. Les bénévoles du kiosque israélien se sont sentis intimidés. Elle a souligné l’espoir d’une résolution pacifique. Bruce Washburn a également signalé que les garanties de sécurité du comité du Culturefest n’ont pas été respectées. Aucune présence policière n’était visible lors de l’incident.
« Alors que nos bénévoles tentaient de protéger leur espace, l’une d’elles a été physiquement agressée, et ses lunettes ont été cassées », a écrit Bruce Washburn dans un courriel aux membres de sa congrégation.
Esti Barlevy, une bénévole du kiosque, a confirmé ces faits. Elle a déclaré que des manifestants se sont approchés en criant et en menaçant. Ils ont endommagé le matériel avec de l’encre rouge. « L’une de nos bénévoles a reçu un coup de poing au visage, subissant une légère commotion et des dommages à ses lunettes », a-t-elle précisé au National Post. Mme Barlevy, arrivée du Canada en 2015, a exprimé sa déception face à cet événement troublant.
L’intervention policière et les suites judiciaires
La sergente Shawna Fowler du service de police de Saint John a fourni des détails. Vers 14h30 le samedi, la police a répondu à un appel. L’appelant décrivait des « manifestants palestiniens » se dirigeant vers le festival. Des appels d’autres participants ont également été reçus. Ils décrivaient des manifestants portant des sacs rouges sur la tête et des signes. Une personne portait un uniforme militaire et un pistolet à eau.
À l’arrivée de la police, les organisateurs ont confirmé un incident au kiosque israélien. Une femme a déclaré avoir été agressée par un manifestant masqué. La police a arrêté un jeune pour l’agression. Un adulte, sans lien direct avec l’agression, a été arrêté pour obstruction. Les deux ont été libérés. L’adulte comparaîtra devant le tribunal le 4 novembre. La police envisage des accusations supplémentaires liées à des crimes haineux.
Mohamed Elazab, administrateur du groupe Facebook « Ask Saint John », a posté une vidéo de l’incident. Il y dénonçait l’arrestation du mineur, affirmant qu’il manifestait pacifiquement. Ses vidéos montrent une scène chaotique. Des chants tels que « Israël est un État terroriste » y sont audibles. On y voit aussi une femme tenir de fausses poupées représentant des bébés morts devant le kiosque.
Silence officiel et préoccupations pour l’avenir
Le directeur général du Centre des nouveaux arrivants de Saint John, Mohamed Bagha, n’a pas souhaité commenter l’incident. Les médias locaux ont largement ignoré l’histoire. Aucune déclaration publique n’a été faite par la police locale ou la direction du festival. Ce silence contraste avec la gravité des événements. La communauté juive de Saint John espère une résolution rapide et un retour à la sécurité.
« Cela a été une expérience profondément effrayante », a confié Esti Barlevy. « Je rêve du Canada que j’ai connu, un endroit où chacun, peu importe son origine, pouvait se sentir en sécurité. »
Paradoxalement, le jour même de l’incident, le ministre fédéral Steven Guilbeault a annoncé un investissement de 61 000 dollars dans le festival. Cette subvention fédérale souligne l’importance accordée à la promotion de la diversité, rendant l’incident d’autant plus préoccupant pour ses implications sur le vivre-ensemble au Canada.
