Cinq journalistes travaillant pour la chaîne qatarie Al Jazeera ont trouvé la mort dimanche lors d’une frappe israélienne dans la bande de Gaza. Parmi les victimes figure un reporter bien connu de l’audience, qu’Israël a qualifié de « terroriste » et confirmé avoir ciblé. Cet incident survient alors que la guerre fait rage depuis près de deux ans dans le territoire palestinien dévasté.
⚡ Pas assez de temps ? Un résumé vite fait !
- 🎯 Al Jazeera a rapporté une frappe israélienne ciblée sur une tente de journalistes devant l’hôpital al-Chifa.
- 💀 L’attaque a coûté la vie à cinq de ses journalistes, dont le correspondant renommé Anas al-Sharif.
- 🗣️ L’armée israélienne a confirmé avoir ciblé al-Sharif, le désignant comme un « terroriste » lié au Hamas.
- ⚖️ Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) a fermement condamné cet acte et a appelé à la reddition de comptes.
Une frappe meurtrière à Gaza-ville
La chaîne Al Jazeera a annoncé dimanche la mort de cinq de ses professionnels des médias. Ils ont été tués lors d’une frappe israélienne qui semble avoir été ciblée. L’incident a eu lieu devant l’hôpital al-Chifa à Gaza-ville. Une tente utilisée par les journalistes a été frappée.
Les noms des victimes sont maintenant connus. Il s’agit des correspondants Anas al-Sharif et Mohammed Qreiqeh. Les caméramans Ibrahim Zaher, Mohammed Noufal et Moamen Aliwa ont également péri. Leurs décès portent à près de 200 le nombre de journalistes tués dans ce conflit. Ce chiffre est rapporté par Reporters sans frontières (RSF).
Anas al-Sharif : la cible et l’accusation
Parmi les victimes, Anas al-Sharif, âgé de 28 ans, était un visage familier. Il était l’un des correspondants couvrant quotidiennement le conflit à Gaza. L’armée israélienne a confirmé l’avoir ciblé. Elle l’a désigné comme un « terroriste » se faisant passer pour un journaliste. Selon Israël, il était le chef d’une cellule terroriste au sein du Hamas. Il aurait été responsable de la préparation d’attaques de roquettes.
Dans ses derniers messages sur X, Anas al-Sharif avait fait état de bombardements intenses. Il avait aussi diffusé une vidéo de frappes sur la ville de Gaza. Un texte posthume qu’il avait écrit en avril a été publié. Il y appelait à « ne pas oublier Gaza » en cas de décès.
« La tendance d’Israël consistant à qualifier les journalistes de militants sans fournir de preuves crédibles soulève de sérieuses questions sur ses intentions et son respect de la liberté de la presse. »
En juillet, le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) avait dénoncé cette campagne. L’organisation accusait l’armée israélienne de diffamer al-Sharif. Sara Qudah, directrice régionale du CPJ, a fermement condamné l’attaque. Elle a rappelé que les journalistes sont des civils. Ils ne doivent jamais être pris pour cible. Les responsables de ces meurtres doivent rendre des comptes.
La situation de la presse internationale à Gaza
Cet incident s’inscrit dans un contexte de tensions. Israël avait déjà interdit la diffusion d’Al Jazeera en mai 2024. Ses bureaux dans le pays avaient été fermés. Ce conflit de longue date avec le gouvernement de Benjamin Nétanyahou s’est intensifié. L’armée israélienne a souvent accusé les journalistes d’Al Jazeera d’être des « agents terroristes ».
Plus généralement, la presse internationale est soumise à des restrictions sévères. Elle n’est pas autorisée à travailler librement à Gaza. Seuls quelques médias triés sur le volet ont pu y entrer. Ils étaient « embarqués » avec l’armée israélienne. Leurs reportages étaient soumis à une stricte censure militaire. La presse s’appuie donc sur des correspondants locaux. Ces derniers ont payé un lourd tribut.
Benjamin Nétanyahou a pourtant affirmé dimanche avoir ordonné d’autoriser plus de journalistes internationaux. Ils pourraient travailler sous son contrôle dans la bande de Gaza. Il n’a pas précisé les modalités.
Contexte du conflit et pressions internationales
Le Premier ministre israélien a justifié le nouveau plan d’opération de l’armée. Ce plan prévoit la conquête de la ville de Gaza. Il le présente comme le « meilleur moyen pour terminer la guerre ». M. Nétanyahou fait face à une forte pression. En Israël, c’est pour le sort des 49 otages encore aux mains du Hamas. À l’étranger, les appels à un cessez-le-feu se multiplient.
La situation humanitaire est critique. Plus de deux millions de Palestiniens sont assiégés. Ils sont menacés d’une « famine généralisée » selon l’ONU. Nétanyahou a promis des « couloirs protégés ». Il a aussi assuré que la population civile pourra quitter les zones de combat. Des zones sûres avec nourriture, eau et soins médicaux seraient désignées. Il a promis d’augmenter l’aide de la GHF et les largages aériens.
« [Ces projets] risquent de déclencher une nouvelle calamité aux graves conséquences régionales. »
Lors d’une réunion d’urgence du Conseil de sécurité, Miroslav Jenca de l’ONU a mis en garde. L’attaque du 7 octobre 2023 a causé 1219 morts côté israélien. Les représailles israéliennes à Gaza ont fait 61 430 morts. Ces chiffres proviennent du ministère de la Santé du Hamas. L’ONU les juge fiables.
