La crise du logement au Canada pourrait s’aggraver, selon de nouvelles prévisions. Ces projections indiquent une diminution des mises en chantier cette année et la suivante. Cette tendance contredit les promesses gouvernementales visant à augmenter l’offre d’habitations à travers le pays. L’accès à un logement abordable reste un défi majeur.
⚡ Pas assez de temps ? Un résumé vite fait !
- 🏗️ Les nouvelles prévisions de la SCHL montrent une baisse des mises en chantier au Canada. Ce recul est attendu pour cette année et les suivantes.
- 📉 La Colombie-Britannique et l’Ontario connaissent déjà des baisses importantes. Pourtant, les prix du logement y sont notoirement élevés.
- 🚫 Plusieurs facteurs freinent la construction de nouvelles habitations. On compte les taux d’intérêt élevés, le coût des matériaux et le manque de terrains.
- 💰 Le déclin de la construction menace aussi les revenus fiscaux des gouvernements. Cela ajoute à la pression sur les finances publiques.
De sombres prévisions pour les années à venir
La Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) anticipe une baisse notable des mises en chantier. Elle prévoit environ 237 800 unités au Canada cette année. Ce chiffre représente un recul par rapport aux 245 367 enregistrées l’année précédente. Les perspectives s’assombrissent encore pour l’avenir.
La SCHL, organisme national du logement au Canada, projette une nouvelle diminution. On s’attend à un maximum de 227 734 mises en chantier l’an prochain. En 2027, ce nombre pourrait chuter à 220 016. Ces données mettent en lumière une tendance inquiétante pour l’accès au logement.
Des régions durement touchées
Les baisses récentes dans le secteur de la construction sont particulièrement aiguës. La Colombie-Britannique et l’Ontario sont les provinces les plus affectées. Elles affichent des diminutions respectives de 8 et 25 % dans les mises en chantier. Ces chiffres sont préoccupants.
Cette situation contraste fortement avec les prix immobiliers élevés. Vancouver et Toronto, les plus grandes villes de ces provinces, connaissent des coûts d’habitation exorbitants. La pénurie de logements risque de s’intensifier dans ces marchés déjà tendus.
« Les gouvernements ne semblent pas comprendre le message. Ils ne semblent pas non plus vouloir prendre les mesures nécessaires pour régler la crise. »
— Mike Moffatt, conseiller économique
Freins à la construction et impact économique
Plusieurs économistes s’accordent à dire qu’une augmentation des constructions serait bénéfique. Cela créerait plus de logements et exercerait une pression à la baisse sur les prix. Cela stimulerait aussi l’économie et créerait des emplois. De nouvelles constructions profitent également aux revenus fiscaux.
Le marché actuel est entravé par divers facteurs. Les taux d’intérêt élevés en sont un. Les coûts de la main-d’œuvre et des matériaux, comme l’acier et le bois, ont aussi augmenté. L’incertitude liée aux tensions commerciales avec les États-Unis joue également un rôle. La croissance démographique plus lente et la forte baisse des préventes pèsent sur le secteur. Trouver des terrains convenables est un défi constant dans de nombreuses villes canadiennes.
Un long cheminement vers la construction
Les analystes du logement soulignent un délai considérable. Il peut s’écouler plus d’une douzaine d’années entre l’identification d’un terrain et l’emménagement. C’est particulièrement vrai quand des infrastructures comme les routes et les services essentiels (égouts, eau, électricité) doivent être ajoutées.
Les taxes et frais de développement sont aussi des barrières. Ils sont généralement assumés par les promoteurs. Ces coûts se répercutent sur les acheteurs. Paul Smetanin, président du Centre canadien d’analyse économique, note une aggravation de la situation depuis 2024.
Les gouvernements face à la crise
Les investisseurs se sont retirés de certains segments du marché résidentiel. Cela inclut notamment les condominiums en préconstruction. Certains promoteurs préfèrent attendre des conditions de marché plus favorables. Ils conservent les terrains approuvés pour la construction résidentielle.
Les taxes et la bureaucratie, impliquant les trois niveaux de gouvernement, jouent un rôle majeur. Les municipalités dépendent fortement des revenus tirés de la construction. Certaines ont commencé à réduire leurs frais pour faire face à la crise du logement.
« Le déclin de la construction entraînera une perte collective de plus de 6 milliards de dollars de recettes fiscales pour les trois niveaux de gouvernement, rien que dans la région du Grand Toronto. »
— Mike Moffatt, analyste
Malgré l’endettement des gouvernements, un déclin de la construction a un coût élevé. Au-delà des conséquences sociales d’une offre insuffisante, Mike Moffatt a calculé la perte de revenus fiscaux. Elle dépassera les 6 milliards de dollars pour le Grand Toronto seulement. Lors de la dernière campagne électorale fédérale, les partis se sont accordés sur la nécessité d’un grand nombre de nouveaux logements. La baisse des prix de l’hébergement était une priorité. Les Libéraux ont promis la construction de 500 000 logements par an sur dix ans. Cela représenterait un niveau de construction résidentielle inégalé depuis l’après-guerre.
