Le réseau routier québécois connaît une dégradation accélérée. Plusieurs régions, notamment l’Abitibi-Témiscamingue et l’Estrie, voient l’état de leurs chaussées s’aggraver. Ce recul suscite l’inquiétude et soulève des questions sur la gestion et les investissements nécessaires pour maintenir des infrastructures adéquates.
⚡ Pas assez de temps ? Un résumé vite fait !
- 🛣️ L’état des routes se détériore rapidement dans plusieurs régions du Québec.
- 📈 En Abitibi-Témiscamingue, 70 % des routes étaient en mauvais état en 2023, une hausse notable.
- 🚧 Le Québec dans son ensemble compte désormais 51 % de routes dégradées.
- 📉 Un manque de planification et des problèmes géologiques sont identifiés comme des causes majeures.
Un constat alarmant à l’échelle provinciale
L’état des routes du Québec s’est dégradé de manière notable. Les données récentes du ministère des Transports et de la Mobilité durable (MTMD) le confirment. À l’échelle provinciale, 51 % des routes sont maintenant considérées en mauvais état. C’est une augmentation de 1 % par rapport à l’année précédente. Ce recul généralisé préoccupe les autorités locales et les usagers du réseau.
Pour Sébastien D’Astous, maire d’Amos, en Abitibi-Témiscamingue, la situation est désastreuse. Il observe une détérioration continue. Le maire exprime son découragement face à ce constat. «C’est une catastrophe. Année après année, on fait juste reculer, on ne s’améliore pas», déclare-t-il.
L’abitibi-témiscamingue, épicentre de la dégradation
La région de l’Abitibi-Témiscamingue se distingue malheureusement. Elle détient le triste record des routes les plus délabrées. En 2022, un rapport de la vérificatrice générale pointait déjà du doigt cette situation. Il indiquait que 65 % des routes y étaient en mauvais état. Cependant, la situation s’est encore aggravée. En 2023, cette proportion a grimpé à 70 % selon le MTMD. Cela représente une hausse significative en une seule année.
Les automobilistes de la région subissent les conséquences. Des routes comme la route 101 (Témiscaming-Rouyn-Noranda), la route 111 (Amos-Val-d’Or) et la route 113 (Val-d’Or-Chibougamau) sont particulièrement touchées. Le maire D’Astous décrit une expérience de conduite difficile. «C’est beaucoup de nids-de-poule, d’ornières», explique-t-il. Il ajoute que «des tronçons tellement usés qu’ils sont difficilement carrossables» sont monnaie courante.
Des causes multiples à la dégradation
Plusieurs facteurs contribuent à cette détérioration. Sébastien D’Astous évoque d’abord un manque d’investissements. Les budgets ne semblent pas suivre le rythme des besoins. Ensuite, la particularité géologique de la région joue un rôle. La présence d’une ceinture argileuse rend le sous-terrain plus problématique. Cela affecte directement la durabilité de l’asphaltage et complique les travaux d’entretien.
Des disparités régionales critiquées
L’Estrie et la Chaudière-Appalaches suivent l’Abitibi-Témiscamingue dans ce classement peu enviable. L’Estrie est passée de 60 % à 63 % de routes en mauvais état. Elle occupe désormais la deuxième place. La Chaudière-Appalaches se positionne en troisième, avec 62 % de ses chaussées dégradées. Ce sont des chiffres qui montrent une tendance préoccupante au-delà d’une seule région.
Un récent rapport du comité d’experts indépendants du MTMD a mis en lumière ces disparités régionales. Le rapport critique fortement les directions générales territoriales (DGT) du ministère. Il a noté un manque de vision à long terme. Le comité a constaté que certaines DGT «ne géraient qu’au plus pressé». Elles n’avaient «pas vraiment de ‘plan de match’» pour améliorer la situation. Les contribuables s’attendent à une qualité de réseau similaire partout. Ce n’est malheureusement pas le cas.
Les contribuables québécois et les utilisateurs du réseau devraient normalement s’attendre à un état relativement semblable d’une région à l’autre, ce qui n’est pas le cas.
Des impacts socio-économiques non négligeables
La dégradation des routes a des conséquences concrètes. Ces impacts vont bien au-delà de l’inconfort pour les automobilistes. Sébastien D’Astous insiste sur les répercussions économiques. La capacité des travailleurs et des marchandises à se déplacer est minée. Cela freine le développement des entreprises locales et l’efficacité des chaînes d’approvisionnement.
De plus, le secteur touristique souffre également. Les efforts pour attirer des visiteurs sont compromis par l’état du réseau routier. «On essaie de valoriser notre région et de faire venir des gens», souligne le maire. «Mais quand ils arrivent et qu’ils se rendent compte que les rues sont difficilement carrossables, ce n’est pas intéressant», conclut-il. La réputation touristique de la région est ainsi mise à mal.
