Un tribunal fédéral du travail a jugé illégale la grève des agents de bord d’Air Canada en cours. Cette décision marque un tournant majeur dans le conflit, exacerbant les tensions entre le syndicat, la compagnie aérienne et le gouvernement. La reprise du travail est désormais ordonnée, sous peine de nouvelles actions.
⚡ Pas assez de temps ? Un résumé vite fait !
- ✈️ La grève des agents de bord d’Air Canada a été déclarée illégale par le Tribunal canadien des relations industrielles (TSRI).
- 🚨 Le syndicat CUPE a initialement défié un premier ordre de retour au travail, poussant le tribunal à une nouvelle décision.
- ⚖️ La ministre du Travail, Patty Hajdu, a utilisé des pouvoirs controversés pour forcer l’arbitrage et le retour au travail.
- ✊ Les principaux syndicats fédéraux ont dénoncé cette intervention gouvernementale, soutenant les agents de bord.
Le jugement du tribunal fédéral
Le Tribunal canadien des relations industrielles (TSRI) a tranché ce lundi, déclarant la grève des agents de bord d’Air Canada illégale. La directive du syndicat de poursuivre l’arrêt de travail a également été jugée « illicite ». Cette décision intervient après des jours de tension croissante.
Le TSRI a donné au syndicat, le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), qui représente les agents de bord d’Air Canada, jusqu’à lundi midi, heure de l’Est, pour déclarer la fin de la grève. L’objectif est de rétablir la normalité des opérations aériennes. Le tribunal a été clair dans ses directives.
« Le Tribunal constate que la directive du syndicat à ses membres de ne pas reprendre leurs fonctions est une déclaration ou une autorisation d’activité de grève alors que la convention collective est en vigueur, ce qui constitue par conséquent une grève illicite. »
Une chronologie controversée
La décision du TSRI fait suite à une série d’événements rapides. Dimanche, le tribunal avait déjà ordonné aux agents de bord de retourner au travail. Cet ordre avait été émis peu après que le gouvernement ait invoqué une autorité controversée pour exiger la fin du conflit.
Peu après l’ordre du TSRI de mettre fin à la grève, entamée samedi matin, la direction du SCFP a publiquement déchiré l’ordonnance. Ils ont alors exhorté leurs membres à poursuivre le mouvement de grève. Cette defiance a mené à de nouvelles audiences le dimanche.
Après ces audiences supplémentaires, le TSRI a rendu sa nouvelle décision lundi. Elle renforce les mesures précédentes et exige une conformité immédiate. La situation reste tendue malgré l’ordonnance.
« Le syndicat et ses dirigeants sont ordonnés de cesser immédiatement toutes les activités qui déclarent ou autorisent une grève illicite de ses membres et de diriger les membres de l’unité de négociation à reprendre l’exécution de leurs fonctions. »
L’intervention gouvernementale et la riposte syndicale
Samedi, la ministre fédérale de l’Emploi, Patty Hajdu, avait déjà demandé au TSRI d’ordonner aux deux parties de reprendre les opérations. Elle souhaitait également qu’elles résolvent leur différend par un arbitrage contraignant. Pour ce faire, elle a invoqué les pouvoirs prévus à l’article 107 du Code canadien du travail.
Cette mesure est de plus en plus controversée. Les libéraux l’ont utilisée à quelques reprises au cours de la dernière décennie. Elle permet d’ordonner le retour au travail dans les industries de compétence fédérale sans recourir à une législation de retour au travail. Cette décision a provoqué l’ire de tous les grands syndicats fédéraux.
Le Congrès du travail du Canada (CTC) a déclaré dimanche, dans un communiqué conjoint, qu’il soutenait la décision des agents de bord d’Air Canada de poursuivre la grève. La présidente du CTC, Bea Bruske, a affirmé qu’une réunion d’urgence des dirigeants syndicaux avait abouti à un message clair. Ils veulent riposter aux attaques du gouvernement contre les droits des travailleurs.
L’impact sur les opérations aériennes
En pleine période de grève, Air Canada a estimé que les perturbations étaient majeures. La compagnie a déclaré avoir annulé environ 500 000 vols ces derniers jours. Ce chiffre souligne l’ampleur du conflit et ses conséquences directes pour les voyageurs.
Les annulations ont affecté des centaines de milliers de passagers à travers le pays. La décision du tribunal vise à minimiser davantage les perturbations. Elle espère aussi stabiliser le service aérien. L’incertitude demeure quant à la rapidité de la reprise totale des vols.
