Le marché immobilier canadien fait face à un défi structurel majeur. Un ralentissement des mises en chantier se propage rapidement. Après la Grande région de Toronto, et Vancouver, c’est au tour d’Ottawa d’être touchée. Ce phénomène indique une détérioration continue du marché, loin d’une simple correction passagère.
⚡ Pas assez de temps ? Un résumé vite fait !
- 📉 Le marché immobilier canadien connaît un ralentissement structurel des mises en chantier.
- 📍 La tendance a débuté à Toronto, s’est étendue à Vancouver, et touche désormais Ottawa.
- 💸 Les coûts élevés, les taux d’intérêt et les taxes rendent les nouveaux projets non viables pour les promoteurs.
- 📊 Cette crise met en péril des emplois et des milliards de dollars de revenus fiscaux à travers le pays.
Un ralentissement structurel s’installe
Le Canada connaît un défi immobilier structurel aux conséquences immédiates et à long terme. Les mises en chantier dans ses grands centres urbains ralentissent fortement. Aucun signe de reprise proche n’est visible à l’horizon. La Grande région de Toronto (GRT) a été la première à subir des baisses importantes.
La Grande région de Toronto, le point de départ
En Q1 2025, les ventes de maisons neuves ou en pré-construction ont chuté de 89 % dans la GRT. Cette baisse est comparée à la même période de 2022. Ce n’est pas une pause temporaire ni une simple correction du marché. Il s’agit d’un malaise systémique, qui semble s’accentuer dans les mois à venir.
« À l’heure où le Canada doit doubler les mises en chantier pour répondre à la demande, les chiffres dans de nombreux centres urbains vont dans la direction opposée, sapant ainsi la progression nationale globale. »
Vancouver et Ottawa emboîtent le pas
Après Toronto, la situation s’est étendue à Vancouver. La ville a enregistré une baisse de 77 % des ventes. Plus récemment, Ottawa a vu ses ventes reculer de 51 % au premier trimestre 2025. Compte tenu du décalage entre les ventes et les mises en chantier, ces dernières continuent de diminuer. Les perspectives d’approvisionnement en logements neufs sont donc exceptionnellement faibles pour l’avenir prévisible.
Les racines du problème : viabilité financière
Le problème ne réside pas dans un manque de demande. La croissance démographique est constante et le besoin de logements est aigu. La difficulté est de livrer de nouvelles maisons. Particulièrement dans les grandes villes du Canada, cela est devenu financièrement irréalisable.
Plusieurs facteurs convergent pour créer cette situation critique. Les taux d’intérêt élevés augmentent considérablement les coûts d’emprunt. Les coûts de construction sont en constante augmentation, rendant chaque projet plus cher. De multiples couches de taxes et de frais s’ajoutent à l’équation. Ces éléments ont poussé la viabilité des projets au-delà du point de rupture.
« Les promoteurs et les fournisseurs de logements locatifs font face à une réalité simple : ils ne peuvent livrer des logements à un prix que le marché peut absorber. »
Conséquences économiques et réponse de l’industrie
L’impact sur l’économie canadienne
Ce ralentissement a des implications économiques importantes. Le secteur du logement est l’un des plus grands employeurs du Canada. Plus de 90 % des matériaux utilisés proviennent du pays. C’est aussi un moteur essentiel du PIB. Dans la seule GRT, 41 000 emplois et plus de 6 milliards de dollars en revenus fiscaux annuels sont menacés. Des menaces similaires pèsent sur Vancouver et Ottawa. Calgary, Edmonton et Montréal restent vulnérables si les conditions actuelles persistent.
Une alliance pour l’action
Cette crise a mené à la formation de la Large Urban Centre Alliance. Cette nouvelle coalition regroupe de grands constructeurs et fournisseurs de logements locatifs. Elle inclut des membres de Toronto, Vancouver, Calgary, Edmonton, Ottawa et Montréal. Ces villes représentent plus de la moitié des mises en chantier annuelles au Canada. L’Alliance, facilitée par la Missing Middle Initiative et la Building Industry and Land Development Association (BILD), vise à offrir une voix nationale unifiée.
