Depuis les débuts du Guide de l’auto, lancés par son fondateur Jacques Duval en prévision de l’édition 1967, le paysage automobile québécois a connu de profondes transformations. Malgré ces changements, l’ouvrage emblématique continue de remplir sa mission essentielle : éduquer et guider les consommateurs dans leurs choix automobiles.
⚡ Pas assez de temps ? Un résumé vite fait !
- 🚗 Le Guide de l’auto a toujours eu pour mission d’éduquer les consommateurs, des marques méconnues d’autrefois aux innovations d’aujourd’hui.
- 💡 La publication continue de guider les Québécois face à l’arrivée de nouvelles marques comme Genesis et l’anticipation des véhicules chinois.
- 🔮 L’avenir de l’automobile verra l’arrivée des voitures chinoises et une concentration du marché avec environ 10 mégaconstructeurs.
- 📉 L’objectif gouvernemental d’une interdiction des véhicules à essence en 2035 est jugé irréaliste par les experts, qui prévoient un ajustement.
Un héritage éducatif qui perdure
Il y a six décennies, le monde de l’automobile était bien différent. Jacques Duval proposait une version écrite de son émission télévisée «Prenez le volant». Il documentait ses essais routiers avec de simples notes de calepin. Des marques comme la Manic GT, une voiture sport québécoise des années 1969 à 1971, sillonnaient nos routes avant de disparaître.
En 1967, les muscle cars dominaient la scène. Les véhicules japonais en étaient encore à leurs débuts. Antoine Joubert, co-auteur du Guide de l’auto 2026, rappelle que M. Duval informait alors sur des voitures importées. Des marques comme Renault ou Alfa Romeo étaient de pures inconnues pour un public habitué aux Chrysler, Ford ou General Motors.
«En 1967, les muscle cars étaient à l’avant-scène et les autos japonaises vivaient leurs balbutiements. M. Duval éduquait le public sur des voitures importées comme les Renault et les Alfa Romeo, de pures inconnues à l’époque.»
La mission d’éducation à l’ère contemporaine
Malgré les années, la mission du Guide de l’auto reste la même. Sa «tradition» perdure, notamment grâce à sa présence télévisée hebdomadaire sur TVA et son balado sur QUB radio. Il est crucial de conseiller et de bien orienter les gens. Cela leur permet de choisir leur véhicule judicieusement et en toute connaissance de cause.
Antoine Joubert souligne que ce travail d’éducation est toujours aussi pertinent. Il mentionne les modèles Genesis, ou encore les voitures chinoises, qui ne sont pas encore vendues au Canada. «Il y avait de l’éducation à faire et c’est encore le cas aujourd’hui, pour les modèles Genesis, entre autres. Et informer reste notre responsabilité», précise-t-il.
Les défis de demain : l’électrification et les fusions
Les consommateurs hésitent souvent entre l’essence, l’hybride ou l’électrique. Les raisons sont financières ou environnementales. L’avenir du marché automobile suscite donc de nombreuses spéculations. Antoine Joubert prédit l’arrivée d’un nouvel acteur majeur qui bouleversera tout : les automobiles chinoises. Elles arriveront directement ou indirectement.
Il anticipe aussi d’importantes fusions. À terme, il y aura environ 10 mégaconstructeurs mondiaux. Des entreprises comme Mazda pourraient devenir trop petites pour survivre seules. Elles devront s’allier à d’autres entités. Ces changements transformeront profondément l’industrie automobile telle que nous la connaissons.
2035 : un objectif électrique controversé au Québec
Concernant l’objectif d’une fin des véhicules à essence en 2035, Antoine Joubert est sceptique. Il estime que le gouvernement provincial ne pourra pas atteindre cet objectif d’interdiction. Le ministère de l’Environnement précise qu’à partir du 1er janvier 2034, aucun véhicule léger à combustion de l’année modèle 2035 ne pourra être mis en marché. Dès le 31 décembre 2035, la vente ou la location de véhicules légers neufs à combustion des années antérieures sera interdite. Cela inclut les hybrides et hybrides rechargeables.
«C’est impossible que la voiture électrique occupe toute la place en 2035; si c’est le cas, cela signifiera la disparition de plusieurs constructeurs établis depuis des décennies. Et au Québec, il est loin d’être acquis qu’on pourra suivre.»
Selon lui, un revirement sera nécessaire. Le coût d’achat élevé des autos électriques pose un défi majeur au Québec. Les constructeurs préparent les modèles de 2026 depuis 2020. Un changement de cap en quelques semaines, suite à une décision gouvernementale, est impensable. Les compagnies devront adapter leurs plans rapidement.
