Le paysage du capital de risque (VC) au Québec connaît un contraste marqué. Une récente étude révèle une lueur d’espoir dans le financement de démarrage, malgré une activité globale en recul. Ce rebond est une note positive au milieu des incertitudes économiques persistantes.
⚡ Pas assez de temps ? Un résumé vite fait !
- ✅ Le financement de démarrage au Québec montre des signes de reprise.
- 📉 L’activité globale du capital de risque provincial est en nette baisse.
- 💰 Les fonds publics et quasi-publics sont des acteurs clés de l’écosystème.
- ⚠️ Les incertitudes économiques et le marché des sorties pèsent sur les investissements.
Un rebond inattendu pour les entreprises en démarrage
Le Québec assiste à une reprise encourageante des investissements en phase de démarrage. Depuis le début de 2025, la province a enregistré 29 transactions dans ce segment. Elles totalisent 79 millions de dollars. Ce montant représente une hausse de 31 % par rapport à l’année précédente. Ces transactions constituent près de la moitié de toutes les opérations de capital de risque au Québec. Le Québec surpasse ainsi la tendance nationale dans cette catégorie.
Un rapport conjoint de la Canadian Venture Capital & Private Equity Association (CVCA) et de Réseau Capital souligne cette tendance. Ailleurs au Canada, l’activité de démarrage a continué de fléchir. Les investissements nationaux totalisent 256 millions de dollars sur 86 transactions. Ces chiffres sont environ 30 % inférieurs aux moyennes des cinq dernières années.
Le tableau sombre du capital de risque global
Malgré le dynamisme des phases de démarrage, le portrait global du capital de risque au Québec reste sombre. Au premier semestre 2025, la province a enregistré 60 transactions. Le financement total s’élève à 524 millions de dollars. C’est une baisse de 57 % par rapport à la même période l’an dernier. Le deuxième trimestre 2025 se classe même au 40e rang sur les 50 derniers trimestres depuis 2013 en matière de financement global de capital de risque.
« Le flux global des transactions en capital de risque demeure relativement faible par rapport aux niveaux historiques », a déclaré Olivier Quenneville, PDG de Réseau Capital. « Les incertitudes politiques et économiques persistantes continuent de peser sur l’activité d’investissement. »
Le Québec fait face aux mêmes vents contraires économiques que le reste du Canada. L’incertitude économique, due notamment à une guerre commerciale en cours, érode la confiance des investisseurs. De plus, un marché des sorties toujours atone limite les retours de fonds vers les commanditaires. Cela rend plus difficile la levée de capitaux pour les fonds de capital de risque.
Les fonds publics, pilier de l’écosystème
Le secteur technologique québécois dépend historiquement des fonds publics et quasi-publics. Ces entités représentent en moyenne 40 % des capitaux déployés dans l’écosystème. Cette tendance s’est maintenue cette année. Le rapport indique que quatre des cinq investisseurs les plus actifs sont des fonds institutionnels soutenus par le gouvernement. Ces fonds jouent un rôle crucial pour maintenir un certain niveau d’activité.
L’avenir des investissements en démarrage semble plus prometteur grâce à cette infrastructure. Dix-sept fonds de démarrage ont été clôturés au Québec depuis 2022. Ils représentent 742 millions de dollars en capital engagé. Ces fonds devraient être déployés dans un futur proche. Olivier Quenneville de Réseau Capital considère cet afflux comme un signe positif.
« La hausse de l’activité en phase de démarrage est encourageante, mais il est encore prématuré d’y voir le début d’une tendance plus longue », a tempéré Olivier Quenneville, soulignant la prudence nécessaire.
Diversité des secteurs touchés et grandes transactions
Le déclin du financement a touché tous les secteurs suivis par le rapport. Le logiciel, les sciences de la vie, les technologies propres (cleantech) et l’agroalimentaire (AgTech) ont tous enregistré des baisses d’une année à l’autre. Aucun accord dans l’agroalimentaire n’a été conclu au premier semestre 2025. L’activité de phases ultérieures, généralement au-delà de la série B, a atteint 150 millions de dollars en neuf transactions. C’est une diminution de 35 % par rapport à l’année précédente.
Une seule transaction de croissance majeure a été enregistrée. Il s’agit d’un investissement de 30 millions de dollars dans la startup de fabrication textile SRTX. Ce financement provient de BDC Capital, Investissement Québec, Exportation et développement Canada et H&M Ventures. C’est le premier accord de croissance VC enregistré dans la province depuis 2022. Les plus importantes transactions du rapport incluent Dcbel (79 millions), Puzzle Medical (43 millions) et Novisto (38 millions).
