Le soulagement des voyageurs d’Air Canada a été de courte durée. Le syndicat a défié l’ordre de retour au travail imposé par Ottawa. Cette situation prolonge un chaos inattendu pour des milliers de clients. Plusieurs d’entre eux sont actuellement bloqués aux quatre coins du monde.
⚡ Pas assez de temps ? Un résumé vite fait !
- ✈️ Le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) a défidé l’ordre de retour au travail d’Ottawa, prolongeant le conflit.
- ❌ Air Canada a annulé 240 vols supplémentaires après avoir qualifié le refus syndical d’« illégal ».
- 😔 De nombreux passagers, comme Hakim Boubir et Stéphanie Lebel, se retrouvent sans solutions ni informations claires.
- ⚖️ Le syndicat et ses membres s’exposent à de lourdes amendes pour avoir désobéi à l’ordonnance fédérale.
Le syndicat maintient la pression
La ministre fédérale de l’Emploi, Patty Hajdu, avait pourtant exigé la reprise immédiate des activités. Cette décision incluait un arbitrage exécutoire entre le syndicat des agents de bord et Air Canada. La compagnie avait précédemment décrété un lock-out. Pendant quelques heures, l’espoir d’une fin au chaos des annulations massives est apparu. Air Canada avait même annoncé une reprise des vols pour dimanche soir.
Cependant, le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) a pris le contre-pied. Il a annoncé qu’il maintenait sa grève. Le syndicat conteste fermement la décision ministérielle. Il la juge inconstitutionnelle. Air Canada a répliqué en suspendant son plan de reprise. Elle a annoncé 240 annulations de vols additionnelles. La compagnie a qualifié le refus syndical d’« illégal ».
« Nous allons contester cet ordre anticonstitutionnel qui viole la Charte des droits et libertés de 10 000 agents de bord. »
Le SCFP a précisé que 70 % de ses membres sont des femmes. Il a aussi souligné que 100 % sont « forcés de travailler sans être payés » pendant des heures. La situation reste confuse pour les passagers. Air Canada affirme malgré tout vouloir reprendre ses vols dès lundi soir.
Des passagers dans la tourmente
Ces revirements successifs ont plongé des milliers de détenteurs de billets dans l’incertitude. Ils devaient voyager dans les prochains jours. L’espoir s’est vite transformé en désillusion. Hakim Boubir en est un exemple poignant. Il s’attendait à rentrer à Montréal de Madrid dimanche. Il était accompagné de sa conjointe et de leurs deux garçons. L’annonce de la ministre lui avait donné un « faux espoir ».
Dans la nuit de samedi à dimanche, il a reçu un courriel. Ce message confirmait l’annulation de son vol. M. Boubir se dit « complètement désorienté ». Il trouve plus économique de rester à l’hôtel à ses frais. L’option de remboursement est disponible sur le site d’Air Canada. En revanche, la recherche d’un autre vol est bloquée. Il déplore un manque total d’informations.
« C’est très décevant. On s’attendait à avoir un peu plus d’informations sur notre statut. Les billets d’avion, ce n’est pas des peanuts. Ça nous a coûté 5000$ en billets d’avion. »
Stéphanie Lebel est une Québécoise bloquée à Prague avec ses enfants. Elle attend elle aussi qu’Air Canada lui propose un vol alternatif. La compagnie n’a pas encore pu lui offrir de solution. Le refus syndical a anéanti ses dernières attentes. Mme Lebel, travaillant dans le transport collectif, devra prendre des journées sans solde. Ses vacances étant épuisées, cela augmente considérablement sa facture de voyage.
Les implications légales du défi syndical
Selon Claude Gravel, avocat spécialisé en droit du travail chez BCF, le syndicat s’expose à des sanctions. Le SCFP défie techniquement une ordonnance du Conseil canadien des relations industrielles. Même si cette ordonnance découle d’une demande ministérielle, elle est contraignante. L’avocat souligne que cette situation est « rare, voire exceptionnelle ».
Le refus d’obtempérer pourrait entraîner des accusations d’outrage au tribunal. Ces accusations pourraient mener à l’imposition d’amendes. Ces pénalités viseraient non seulement le syndicat. Elles pourraient aussi s’appliquer à chaque agent de bord qui ne respecte pas l’ordonnance. La tension reste palpable alors que l’incertitude plane sur des milliers de voyageurs.
