La Fédération nationale de la police (FNP), représentant les membres de première ligne de la Gendarmerie royale du Canada (GRC), presse le corps policier d’assouplir ses exigences de recrutement. L’objectif est clair : attirer des talents expérimentés venus des États-Unis, du Royaume-Uni et d’Australie, ainsi que d’autres agences de sécurité canadiennes.
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- ✅ La Fédération nationale de la police (FNP) veut simplifier les critères d’entrée pour les policiers étrangers.
- ✅ Elle propose de supprimer l’exigence de trois ans de résidence pour les résidents permanents, comme les Forces armées.
- ✅ La FNP demande aussi une modernisation des formations et une nette augmentation de l’allocation des cadets.
- ✅ Elle souhaite une plus grande flexibilité pour les agents expérimentés issus d’autres corps policiers canadiens.
Faciliter l’accès pour les talents étrangers
Actuellement, la GRC exige que les candidats soient des citoyens canadiens ou aient le statut de résident permanent. Ces derniers doivent avoir vécu au Canada pendant trois des cinq dernières années. La FNP suggère que la GRC suive l’exemple des Forces armées canadiennes.
En effet, les Forces armées ont, dès 2022, ouvert leurs portes aux résidents permanents sans aucune exigence de durée de résidence au pays. Brian Sauve, président de la Fédération, estime que la GRC pourrait « attirer de bons talents » avec une démarche similaire. Il compare cette initiative aux programmes fédéraux qui attirent les travailleurs qualifiés.
« Si ce gouvernement a identifié la sécurité publique comme une priorité, nous pouvons faire de même », a déclaré M. Sauve. « Nous avons une formation par équivalence. Un agent peut venir de Manchester, de Nouvelle-Galles du Sud ou du FBI, et nous le formerons. »
Moderniser la formation et le recrutement
Cette proposition fait partie d’un rapport de juin de la Fédération. Ce document vise à améliorer les pratiques de recrutement de la GRC, son modèle de financement, ses programmes de formation et ses acquisitions. La Fédération souligne que des rapports indépendants ont, depuis vingt ans, fourni des orientations claires au gouvernement fédéral.
Malgré cela, ces recommandations n’ont souvent pas été suivies d’action. Les problèmes persistants se sont même aggravés. Max Watson, porte-parole de Sécurité publique Canada, a affirmé l’engagement du ministère à soutenir la GRC. Il vise à s’assurer qu’elle « est équipée pour répondre aux besoins évolutifs de la sécurité publique. »
La Fédération demande un système de traitement des candidatures plus efficace et moderne. Elle souhaite également une capacité de formation accrue. Une autre demande clé est l’augmentation de l’allocation de formation des cadets, qui passerait de 525 $ à environ 1 200 $ par semaine.
Optimiser l’intégration des policiers expérimentés
La FNP réclame une plus grande flexibilité pour certains nouveaux recrutés. Cela inclut les personnes provenant d’autres organismes d’application de la loi. Actuellement, seul un programme de trois semaines est disponible pour les policiers en service ou récemment inactifs. Ce programme exige des critères stricts.
Cette approche exclut un grand nombre de professionnels bien formés. Parmi eux, on trouve des membres de l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC), des shérifs provinciaux et des agents de conservation. Forcer ces candidats à suivre un programme complet de 26 semaines à la GRC crée un obstacle au recrutement. Cela représente aussi des occasions manquées d’attirer des candidats qualifiés et expérimentés.
« Le processus fédéral d’acquisition est trop lent et ne répond pas aux besoins urgents de la police moderne », indique également le rapport. « Il draine des ressources gouvernementales précieuses. »
Le rôle controversé de la GRC et le financement
Lors de la campagne électorale printanière, les Libéraux ont promis de recruter 1 000 policiers supplémentaires à la GRC. Ces recrues devaient lutter contre le trafic de drogue et d’êtres humains, l’ingérence étrangère, la cybercriminalité et les vols de véhicules. Pourtant, la GRC a aussi été invitée à réduire son budget de deux pour cent.
Brian Sauve s’est dit « prudemment optimiste » quant à la concrétisation des engagements du gouvernement libéral. La GRC assure des services policiers dans toutes les provinces et territoires, à l’exception de l’Ontario et du Québec. Elle couvre une grande partie du Canada rural, tout le Nord et de nombreuses villes.
La Fédération reconnaît qu’un débat persiste sur le rôle de la GRC. Certains se demandent si elle devrait abandonner sa mission de police contractuelle pour se concentrer sur les questions pénales fédérales, à l’image du FBI. En mars, les Libéraux ont publié un document suggérant que la GRC se concentre sur la police fédérale. Cependant, la Fédération argumente que le modèle actuel est une grande force.
Elle soutient que s’éloigner de ce modèle créerait de profondes lacunes de service. Cela mènerait à des duplications et des inefficacités coûteuses. La Fédération appelle donc à un financement dédié à la police fédérale. Les agents fédéraux ne devraient plus être redéployés pour combler les postes vacants dans les juridictions contractuelles.
Si des membres fédéraux sont redéployés à des fins non fédérales, les coûts de ces services devraient être récupérés auprès des partenaires contractuels. Les « actifs fédéraux devraient être utilisés uniquement pour des mandats fédéraux », précise le rapport de la FNP.
