L’économie américaine donne l’impression d’une chute au ralenti, une situation qui évoque la célèbre réplique du film « La Haine » : « Jusqu’ici tout va bien… Mais l’important, ce n’est pas la chute. C’est l’atterrissage. » Ce scénario se dessine lentement, malgré les apparences de stabilité économique actuelle.
⚡ Pas assez de temps ? Un résumé vite fait !
- 💰 Les tarifs douaniers imposés par les États-Unis commencent à avoir des répercussions concrètes sur les prix et les entreprises.
- 📊 Le calcul de l’inflation américaine utilise désormais plus d’approximations, mais les banques centrales ne sont pas dupes.
- 🏦 La Banque du Canada et la Fed maintiennent leurs taux, anticipant une hausse des prix à venir.
- 💸 Malgré des marchés boursiers élevés, la richesse reste concentrée, masquant une potentielle turbulence mondiale.
L’illusion d’une économie résiliente
Depuis le début de l’année, l’administration Trump a brandi la menace de tarifs douaniers élevés. Après une période d’inquiétude initiale, beaucoup ont vu ces menaces se dissiper. Il semblait que les craintes étaient exagérées. Cette perception a même poussé certains à croire en une résilience inattendue de l’économie mondiale. L’économiste François Delorme, sur LinkedIn, a même questionné les fondements mêmes de la science économique. Le sentiment général était « jusqu’ici tout va bien ».
L’atterrissage inévitable des tarifs
Jusqu’à la mi-juillet, l’agitation autour des tarifs restait largement du bruit. Entre les volte-face et les fausses ententes, les règles du jeu économique ne changeaient pas vraiment. Cependant, de récentes « ententes » imposées unilatéralement ont inversé la tendance. Une certitude s’est imposée : le prix des intrants comme l’aluminium, l’acier et le cuivre, puis les prix à la consommation, vont grimper pour les Américains. Dans le meilleur des scénarios, les entreprises supporteront le choc, ce qui réduira considérablement leur profitabilité.
Que la consommation baisse ou que les profits diminuent, l’économie réelle subira des conséquences. Le marché boursier, tôt ou tard, devra refléter cette nouvelle réalité. Le marché de l’emploi et l’inflation suivront cette trajectoire. Les tarifs, qui prennent effet maintenant, prendront quelques mois à manifester pleinement leurs effets pernicieux. En économie, il y a toujours un délai significatif entre les décisions prises et leurs impacts mesurables. Ces conséquences, cependant, sont inévitables.
« En matière économique, il y a toujours un important délai entre les décisions et les conséquences économiques mesurables. Mais ces impacts sont inévitables. »
Des chiffres maquillés et leurs implications
Depuis mai dernier, les États-Unis de Donald Trump ont modifié leur méthode de calcul de l’inflation. Ils utilisent désormais, en moyenne, 40 % plus d’« approximations » que de données réelles. Dans une démarche jugée conservatrice, la mesure précise de l’inflation a été altérée. Cependant, les banques centrales ne sont pas trompées par cette approche. La Banque du Canada et la Fed ont d’ailleurs choisi de ne pas modifier leurs taux directeurs. Elles anticipent que, d’ici quelques mois, les mauvaises décisions économiques deviendront évidentes. Les prix augmenteront, ce qui pourrait exiger une hausse des taux, plutôt qu’une baisse.
Pendant ce temps, des pratiques douteuses se multiplient autour de l’administration américaine. Des combines frauduleuses impliquant les cryptomonnaies et d’innombrables délits d’initiés sont signalés. Des intérêts personnels semblent souvent primer sur la raison d’État. Ces infractions restent souvent sans conséquence directe en raison d’une mainmise présidentielle sur la justice, la SEC (autorité des marchés financiers) et la procureure générale. Petit à petit, l’économie américaine adopte des pratiques dignes des républiques de bananes.
« Dans la lutte conservatrice contre la science, on a, pour ainsi dire, cessé de mesurer précisément l’inflation. Les banques centrales ne sont pas dupes. »
Une richesse concentrée, une tempête latente
Malgré ces signaux, les marchés boursiers continuent d’atteindre de nouveaux sommets. Cependant, la richesse générée reste concentrée entre un petit nombre de mains. Sous ce calme apparent, une tempête majeure, de portée mondiale, semble se préparer. La présidence de Trump passera sans doute à l’histoire pour diverses raisons, mais possiblement pour les mauvaises. Comme dans l’analogie initiale, le plus difficile n’est pas la chute en elle-même, mais bien l’atterrissage qui s’annonce.
