Une image inattendue s’apprête à marquer l’histoire à Toronto. Des « Tuniques rouges », évoquant l’époque de la guerre de 1812, seront présentes. Cependant, cette fois, c’est l’American Bar Association (ABA) qui les a invités. Ce geste symbolise l’unité et la longue amitié entre le Canada et les États-Unis.
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- 🔸 L’American Bar Association (ABA) accueille à Toronto des membres de la garde d’honneur de Fort York.
- 🔸 Cette invitation n’est pas liée aux tensions politiques actuelles, mais résulte d’une planification de longue date.
- 🔸 Elle symbolise la coopération et l’alliance durable entre le Canada et les États-Unis.
- 🔸 La guerre de 1812, souvent perçue différemment par les deux pays, est un rappel de leur histoire partagée.
Une invitation historique et dépolitisée
L’American Bar Association tient sa session à Toronto. Elle y a invité la garde d’honneur de Fort York. Ce choix peut paraître surprenant pour certains observateurs. Pourtant, Jonathan Cole, à la tête de la chambre des délégués de l’ABA, a clarifié la situation. Il a minimisé toute suggestion que cette invitation ait un lien avec les actuelles tensions commerciales ou les propos du président Trump. Le plan de cette session à Toronto a été élaboré il y a des années. Il est bien antérieur aux récentes frictions entre les deux nations voisines. Elles partagent d’ailleurs la plus longue frontière terrestre internationale au monde.
Jonathan Cole a souligné l’importance de cette rencontre. Selon lui, c’est une excellente occasion de travailler ensemble. Et ce, malgré les différences politiques. Il voit la participation de la garde d’honneur comme un rappel. La collaboration entre les deux pays est historique. Ils sont devenus de grands alliés au fil du temps.
« C’est une bonne chance de travailler ensemble malgré les problèmes politiques », a déclaré Cole lors d’une entrevue depuis Nashville, Tennessee. « Fort York nous rappelle comment les deux pays ont collaboré depuis et sont devenus de grands alliés. »
Il se dit enchanté de cette participation. La garde d’honneur présentera les drapeaux américain et canadien. Les hymnes nationaux seront également chantés. Ce sera avant le début des procédures de l’ABA.
La guerre de 1812 : Une victoire canadienne ?
La présence des « Tuniques rouges » évoque inévitablement la guerre de 1812. Cette période est perçue différemment de chaque côté de la frontière. Le professeur Hickey, un historien, offre une perspective éclairante. Il soutient que cette guerre était « essentiellement la guerre d’indépendance du Canada ». Il ajoute que les Canadiens l’ont gagnée. C’est pourquoi elle est bien mieux mémorisée au Canada qu’aux États-Unis.
Sur le plan militaire, l’issue de la guerre de 1812 semble être un match nul. C’est ce que suggère le traité de Gand. Mener une offensive dans la nature nord-américaine était très difficile. Au début du conflit, les États-Unis ont tenté des offensives au Canada. Ils n’ont pas réussi à avancer de manière significative. De même, les Britanniques, en position dominante vers la fin, n’ont pas non plus fait de progrès décisifs.
Une victoire stratégique britannique et canadienne
Malgré l’apparence d’un match nul, Hickey estime qu’il s’agit d’une victoire claire. Elle est à mettre au crédit des Britanniques et des Canadiens. Les États-Unis sont entrés en guerre pour des raisons spécifiques. Ils voulaient forcer les Britanniques à renoncer aux ordres en conseil. Ces ordres restreignaient le commerce américain avec l’Europe. Ils voulaient aussi mettre fin à l’enrôlement forcé de marins américains. Or, aucun de ces points n’a été mentionné dans le traité de paix. Ce traité a été signé en décembre 1814. Cela indique que les objectifs de guerre américains n’ont pas été atteints.
« C’est une nette victoire britannique et canadienne », a affirmé Hickey. « Les États-Unis sont entrés en guerre pour forcer les Britanniques à abandonner les ordres en conseil… et mettre fin à l’enrôlement forcé. Et aucune de ces questions n’a été mentionnée dans le traité de paix. »
La seule manière d’arguer que les États-Unis ont bénéficié du conflit est à plus long terme. Les Britanniques ont dû faire face à un problème majeur après la guerre. Personne ne savait que ce serait le dernier conflit anglo-américain. Comment défendre le Canada face à la puissance expansionniste américaine ? Ils ont opté pour une politique d’accommodation envers les États-Unis. Cette approche a porté ses fruits au XIXe siècle. Un véritable accord anglo-américain a été établi dans les années 1890. Il a évolué vers une co-belligérance lors de la Première Guerre mondiale, puis une alliance complète durant la Seconde Guerre mondiale. Cette alliance continue encore aujourd’hui. En fin de compte, les États-Unis ont obtenu plus de respect pour leur souveraineté de la part des Britanniques.
