La Nouvelle-Écosse a imposé une interdiction sans précédent d’accès à ses forêts. Cette mesure, visant à prévenir les incendies, suscite de vives critiques. Certains y voient un excès de pouvoir, rappelant les restrictions controversées de la pandémie. L’approche du premier ministre Tim Houston est remise en question.
⚡ Pas assez de temps ? Un résumé vite fait !
- 🌳 Une interdiction d’accès aux forêts néo-écossaises est en vigueur jusqu’au 15 octobre, ou avant si les conditions le permettent.
- 💸 Les activités récréatives sont prohibées, passibles d’une amende salée de 25 000 $.
- ⚖️ Cette mesure est perçue comme un empiètement sur les droits de propriété et une approche incohérente.
- 😷 Des parallèles sont établis avec les attitudes du gouvernement lors de la pandémie de COVID-19.
Une interdiction aux vastes ramifications
La Nouvelle-Écosse a mis en place une interdiction de fréquenter ses zones boisées. Cette décision inclut les landes rocheuses, les broussailles et les marais. De nombreuses activités sont désormais prohibées. On compte la marche, la randonnée ou la cueillette de baies.
Même promener son chien ou faire du vélo est interdit. Les propriétaires fonciers sont exemptés sur leurs propres terres. Cependant, cette exemption ne s’applique pas à leurs proches ou amis. Toute infraction est passible d’une amende pouvant atteindre 25 000 $.
Cette mesure, justifiée par un risque d’incendie élevé, est en vigueur jusqu’au 15 octobre. Ou elle peut être levée si les conditions météorologiques s’améliorent. La plupart des régions provinciales affichaient un indice de danger « extrême » ou « élevé ».
Des droits de propriété bafoués ?
Le premier ministre Tim Houston est accusé d’avoir outrepassé ses prérogatives. Pour beaucoup, cette interdiction est une incapacité à concilier les droits de propriété avec le risque public. Le gouvernement invoque la Loi sur les forêts. Cette loi autorise de bannir tout déplacement en zone boisée sans permis.
« La logique est simple : la plupart des feux de forêt sont causés par l’activité humaine. Pour réduire le risque, nous éloignons les gens des bois », a déclaré le premier ministre Tim Houston.
Pourtant, cette approche pose de sérieuses questions sur les droits fondamentaux. L’accès est un droit inhérent à la propriété privée. La Charte protège les individus contre les fouilles et saisies déraisonnables. Prendre le contrôle de biens privés doit être dûment justifié.
Des problèmes logistiques surgissent aussi. Réparer une clôture en zone boisée devient illégal sans approbation gouvernementale. L’entretien essentiel, comme la vérification des puits, est aussi concerné. Les agriculteurs ayant des pâturages boisés pourraient rencontrer des difficultés.
L’accès conditionné, un renversement des codes
Bien sûr, des permis peuvent être obtenus. Leur utilité dépend toutefois de la sensibilité des bureaucrates. Un porte-parole du ministère des Ressources naturelles n’a pu préciser le nombre de permis délivrés. Il est clair que les permis à des fins récréatives ne sont pas octroyés.
Des exceptions qui sèment le doute
La crédibilité de l’interdiction est minée par plusieurs exceptions. Le gouvernement ne restreint pas toutes les activités ignées. L’activité commerciale, comme la foresterie et l’exploitation minière, est autorisée avec permis. Les demandes des voyagistes seront aussi examinées.
Ainsi, l’abattage d’arbres continue potentiellement. Des randonnées guidées pourraient avoir lieu. Pourtant, des activités à faible risque sont interdites. Par exemple, promener son chien vers un champ de bleuets chez un ami. Ou faire du vélo sur un sentier pour se rendre au travail.
De plus, des feux d’artifice sont approuvés à travers la province. Halifax et Digby ont eu ou auront leurs spectacles. Les autorités expliquent que les entreprises pyrotechniques professionnelles peuvent opérer avec l’accord local. L’utilisation traditionnelle des forêts par les Premières Nations n’est pas clarifiée.
Un écho aux attitudes de la pandémie
Les interdictions forestières de la Nouvelle-Écosse sont antérieures à la COVID-19. Cependant, les similitudes sont frappantes. Pendant la pandémie, le public a été soumis à des restrictions extrêmes de mouvement. L’objectif était de contrôler un virus, selon certains, peu dangereux.
Les autorités ont privilégié le contrôle et la réduction des risques. Cela s’explique peut-être par une difficulté à évaluer correctement les risques. Ou par un système de santé jugé fragile. Les règles étaient appliquées avec une grande rigueur. Mais des exceptions ont été observées pour des causes politiquement correctes.
En 2020, des milliers de personnes ont défilé à Halifax sans intervention gouvernementale. Il s’agissait d’une manifestation en soutien à George Floyd. En 2021, les autorités néo-écossaises ont interdit les manifestations anti-mandats vaccinaux. Cette incohérence se retrouve dans la gestion actuelle des forêts.
Plutôt que des restrictions ciblées, la province préfère bannir le public. La province pourrait renforcer les peines pour les incendiaires. Elle pourrait aussi améliorer ses capacités de lutte contre les incendies. Mais les mesures extrêmes semblent être une habitude en Nouvelle-Écosse.
