Ottawa a accumulé plus de 2,5 milliards de dollars nets grâce aux contre-tarifs imposés sur les importations américaines. Ces mesures de représailles, mises en œuvre depuis mars dernier, ont généré des revenus substantiels pour le gouvernement fédéral. Elles reflètent la réponse canadienne aux actions commerciales de l’administration Trump.
⚡ Pas assez de temps ? Un résumé vite fait !
- 💸 Les contre-tarifs canadiens sur les États-Unis ont généré plus de 2,5 milliards de dollars pour le fédéral.
- layered Ces fonds proviennent de trois vagues de tarifs sur des biens de consommation, l’acier, l’aluminium et les voitures américaines.
- 🔄 Le Premier ministre Mark Carney pourrait infléchir cette stratégie, cherchant désormais à retirer certains droits de douane.
- 📊 Malgré des coûts accrus pour les Canadiens, un récent sondage révèle que la majorité d’entre eux soutient une approche ferme.
D’où viennent les milliards
Les 2,5 milliards de dollars perçus par Ottawa proviennent d’une série de mesures tarifaires ciblées. Ces revenus ont été confirmés par le cabinet du ministre des Finances, François-Philippe Champagne. Ils représentent le total net collecté entre le mois de mars et des dates récentes.
Cette somme est le résultat de trois phases distinctes de contre-tarifs. Une première vague, d’un taux de 25 %, a été mise en place le 4 mars. Annoncée par l’ancien premier ministre Justin Trudeau, elle visait des produits du quotidien. On y retrouvait des articles comme la nourriture, les boissons alcoolisées, le café, les électroménagers, les vêtements et l’équipement sportif importés des États-Unis.
Peu après, une deuxième salve de représailles, également de 25 %, est entrée en vigueur. Celle-ci ciblait spécifiquement les importations d’acier et d’aluminium. Finalement, le 9 avril, le nouveau premier ministre Mark Carney a annoncé une troisième couche de contre-tarifs. Ces droits de douane de 25 % ont été appliqués sur les importations de véhicules « made in USA ».
Vers un changement de cap
Malgré cette nouvelle source de revenus, le gouvernement envisage un potentiel assouplissement de sa stratégie. Le premier ministre Mark Carney a récemment signalé que le Canada pourrait ne plus riposter systématiquement. Il a indiqué ne pas vouloir répondre à la dernière hausse des tarifs américains, fixée à 35 %.
Le Canada ne répondra plus « automatiquement » aux attaques commerciales. Au contraire, nous « examinerons les possibilités » de « supprimer les droits de douane » si cela apporte le « meilleur impact possible au Canada ».
Des proches de Donald Trump ont souvent souligné que les contre-mesures canadiennes nuisaient aux discussions. Elles compromettaient les chances de trouver un terrain d’entente. Le gouvernement Carney a d’ailleurs déjà mis en place d’importantes exemptions. Celles-ci visent à mieux « calibrer » sa stratégie. En avril, de nombreux produits essentiels, notamment pour la santé publique, ont été exemptés de la surtaxe de 25 % pour six mois. Les tarifs sur l’acier, l’aluminium et les véhicules ont aussi été considérablement allégés.
Réactions publiques et enjeux économiques
Une inversion de cette politique combative pourrait s’avérer délicate pour Mark Carney. Cette approche avait en effet séduit une partie de l’électorat lors de la dernière campagne. Pourtant, l’opinion publique canadienne semble toujours favorable à une ligne dure. Un sondage de la firme Augus Reid, publié le 1er août, le confirme. Il indique que 69 % des Canadiens souhaitent une « ligne dure » face aux États-Unis. De plus, 58 % d’entre eux désirent des contre-tarifs équivalents à ceux imposés par Washington.
Malgré la conscience que les représailles entraînent une hausse des coûts, la majorité des Canadiens plébiscite une approche ferme face aux tarifs américains.
Ces chiffres sont d’autant plus surprenants qu’une étude de l’Institut économique de Montréal (IEDM), datant du 10 juillet, révélait un paradoxe. Selon cette étude, 77 % des Canadiens étaient conscients que ces représailles feraient grimper les prix. L’IEDM a par ailleurs projeté que les contre-tarifs pourraient générer jusqu’à 9 milliards de dollars pour Ottawa d’ici avril 2026. Cela équivaudrait à une facture supplémentaire d’environ 550 dollars par ménage canadien.
