Les citoyens montréalais faisant face au problème des entrées d’eau en plomb doivent désormais s’attendre à des coûts plus élevés et à des délais d’attente prolongés. La Ville de Montréal a repoussé son échéance de remplacement et la facture des propriétaires a bondi de manière significative ces dernières années.
⚡ Pas assez de temps ? Un résumé vite fait !
- 💧 Les propriétaires de Montréal paient 50 % plus cher pour le remplacement de leur entrée d’eau en plomb qu’il y a quatre ans.
- 🗓️ L’objectif de la Ville de Montréal de remplacer ces entrées a été reporté de 2032 à 2040.
- 📈 Le coût moyen pour un propriétaire augmente d’environ 420 $ chaque année qui passe.
- 🏡 Malgré les retards, la Ville offre une option de travaux clé en main avec paiement échelonné sur 15 ans via le compte de taxes.
Des coûts qui grimpent en flèche
La facture pour le remplacement des entrées d’eau en plomb des propriétaires montréalais a connu une augmentation spectaculaire. En seulement quatre ans, les coûts facturés par la Ville de Montréal ont bondi de près de 50 %. Un propriétaire du quartier Côte-des-Neiges, José Carvalho, a dû débourser près de 11 000 $ l’an dernier pour ces travaux. Sa facture, parmi les plus élevées de la ville en 2025, incluait 1286 $ du mètre pour 7 mètres de tuyau, en plus de 15 % de frais administratifs. Un autre résident de la même rue, Peter, a lui aussi reçu une facture de plus de 8000 $, bien au-delà de ses attentes.
Cette hausse inexpliquée dépasse l’inflation selon un rapport municipal. En 2021, les propriétaires payaient en moyenne 863 $ du mètre pour les mêmes travaux. La Ville mène actuellement une analyse pour comprendre les raisons profondes de cette escalade des prix. Le porte-parole municipal, Hugo Bourgoin, a néanmoins indiqué que des stratégies sont mises en œuvre. Celles-ci incluent la révision des documents techniques et un étalement des appels d’offres sur l’année.
« Ça m’a coûté presque 11 000$, j’ai trouvé ça cher », a déclaré José Carvalho, un résident de longue date de la rue Clanranald, soulignant le fardeau financier pour les propriétaires.
Objectifs reportés et retards persistants
Lancée en 2019 suite à une enquête du journal Le Devoir, l’opération de remplacement des entrées d’eau en plomb de Montréal accumule les retards. La Ville s’était initialement fixée un objectif ambitieux de 5000 remplacements par an. Or, elle n’a jamais réussi à atteindre cette cible. L’année 2024 a même enregistré le pire bilan avec seulement 1839 entrées changées. La présidente du Comité exécutif, Émilie Thuillier, a justifié cette baisse en conseil municipal, expliquant que la planification a été réduite en 2024. Ceci est dû aux coûts très élevés de 2023.
Face à ces difficultés, la Ville a revu son objectif annuel à la baisse, passant de 5000 à 4000 entrées. Cependant, cette nouvelle cible n’a pas été atteinte depuis 2020. En conséquence, l’échéance finale pour le remplacement de toutes les entrées d’eau en plomb a été repoussée de 2032 à 2040. Le fait que les coûts continuent d’augmenter rend ces retards particulièrement préoccupants pour les propriétaires. Le Journal a calculé qu’chaque année qui passe fait grimper la facture moyenne d’environ 420 $ par propriétaire.
« La programmation doit nécessairement s’ajuster à la capacité d’investissement de la Ville », a admis Hugo Bourgoin, porte-parole de la Ville de Montréal, concernant les objectifs non atteints.
Les explications de la ville et les options citoyennes
La Ville de Montréal insiste sur la nécessité pour tous les propriétaires d’une entrée d’eau en plomb de procéder à son changement depuis 2019. Pour ce faire, les citoyens ont deux options principales. Ils peuvent engager leur propre entrepreneur privé pour effectuer les travaux. Ou ils peuvent choisir de laisser la Ville s’en charger lorsque celle-ci remplace la partie du tuyau située sous la rue et le trottoir. Cette deuxième option présente plusieurs avantages selon Hugo Bourgoin, le porte-parole de la Ville.
Les propriétaires optant pour l’intervention municipale bénéficient d’un service de « travaux clé en main« . De plus, le coût des travaux est facturé directement sur leur compte de taxes foncières. Cela leur offre la possibilité d’étaler le paiement sur une période de 15 ans, avec des intérêts. Cette flexibilité vise à alléger le fardeau financier pour les résidents, malgré la hausse continue des coûts de remplacement des infrastructures.
