Le coût des voyages aériens au Canada suscite une inquiétude grandissante pour les passagers. Une part significative du prix des billets d’avion ne dépend pas des transporteurs. En effet, les taxes et frais imposés par Ottawa représentent une composante majeure de la facture finale.
⚡ Pas assez de temps ? Un résumé vite fait !
- 💸 Jusqu’à 43% du coût d’un billet d’avion au Canada provient des taxes et frais fédéraux, selon l’IEDM.
- 📈 Ottawa a perçu un montant record de 494,8 millions de dollars en loyers aéroportuaires en 2024.
- ✈️ Les taxes canadiennes sur les vols sont nettement plus élevées que celles appliquées aux États-Unis pour des trajets similaires.
- 🗣️ L’Institut économique de Montréal exhorte le gouvernement fédéral à réduire ses propres prélèvements pour alléger la facture des Canadiens.
Des frais gouvernementaux qui pèsent lourdement
Voyager en avion au Canada coûte cher, et les taxes fédérales en sont une cause majeure. Selon l’Institut économique de Montréal (IEDM), ces prélèvements peuvent atteindre jusqu’à 43% du prix total d’un billet. Pour un aller-retour entre Montréal et Toronto facturé 190,04 $, 68,04 $ sont des frais gouvernementaux, soit 35,8% du montant. Cette situation pénalise directement les passagers canadiens.
Samantha Dagres, gestionnaire des communications à l’IEDM, souligne le rôle du gouvernement. Elle affirme que la réduction du prix des vols intérieurs relève directement d’Ottawa. Elle déplore que le gouvernement préfère souvent blâmer l’industrie plutôt que de s’attaquer à ses propres charges. Cette approche maintient les coûts à un niveau élevé pour tous les voyageurs.
« Réduire le prix des vols intérieurs est pleinement du ressort du gouvernement fédéral, puisqu’il en est l’un des principaux responsables. Pourtant, il préfère blâmer l’industrie plutôt que de s’attaquer au problème. »
— Samantha Dagres, IEDM
Les multiples taxes et redevances en jeu
Plusieurs types de frais s’additionnent sur chaque billet d’avion. Le Droit pour la sécurité des passagers du transport aérien est un exemple. Ce droit s’élève à 9,94 $ pour un vol intérieur et à 34,42 $ pour un vol international. À titre de comparaison, aux États-Unis, ce montant est plafonné à 15,42 $ CA pour un aller-retour complet. La différence est notable et impacte le budget des voyageurs canadiens.
Les frais d’améliorations aéroportuaires représentent une autre charge importante. Ces frais servent notamment à payer le loyer des terrains au gouvernement fédéral. En 2024, Ottawa a perçu un montant record de 494,8 millions de dollars en loyers. C’est une augmentation de 75,6 millions de dollars par rapport à 2023. Ce chiffre est même 68% plus élevé qu’en 2014, témoignant d’une tendance à la hausse constante.
Le Canada, un cas particulier face aux États-Unis
Les données de l’IEDM illustrent l’impact des taxes sur diverses liaisons intérieures. Un billet Vancouver-Montréal à 266,46 $ inclut 72,54 $ de frais gouvernementaux (27%). Pour un vol Toronto-Calgary de 118,36 $, les frais atteignent 51,03 $ (43%). Un trajet Vancouver-Toronto à 183,06 $ comporte 51,52 $ de frais (28%). Ces exemples montrent la part significative des prélèvements fédéraux.
La comparaison avec les États-Unis est frappante. Un aller-retour entre Los Angeles et Las Vegas coûte environ 48,60 $ US, soit 66,92 $ CA. Ce prix est près de trois fois inférieur à celui d’un Montréal-Toronto pour une distance comparable. Mme Dagres souligne que le billet américain est même moins cher que les seuls frais gouvernementaux canadiens. Le ministère des Transports Canada n’a pas fourni de justification claire pour cette différence. L’organisme indique que les loyers aéroportuaires sont calculés en pourcentage des revenus bruts des aéroports, fluctant directement avec ceux-ci.
Un appel à l’action pour Ottawa
Le Bureau de la concurrence a déjà observé que l’arrivée de nouveaux transporteurs réduit les prix de 9% en moyenne. Cependant, l’IEDM insiste sur la capacité du gouvernement à agir bien davantage. L’organisme estime qu’Ottawa pourrait abaisser drastiquement la facture des billets. Cela serait possible en diminuant simplement ses propres frais et taxes.
« En se servant des aéroports comme de vaches à lait plutôt que comme infrastructures essentielles, le gouvernement lèse les Canadiens qui dépendent de vols fiables pour se déplacer. »
— Samantha Dagres, IEDM
