Un récent rapport de l’Institut économique de Montréal (IEM) met en lumière une réalité coûteuse pour les voyageurs canadiens. Le groupe de réflexion affirme que les loyers aéroportuaires exigés par Ottawa augmentent considérablement le prix des billets d’avion, transformant les aéroports en sources de revenus pour le gouvernement fédéral.
⚡ Pas assez de temps ? Un résumé vite fait !
- ✈️ L’Institut économique de Montréal (IEM) dénonce les loyers aéroportuaires imposés par Ottawa, les jugeant responsables de la hausse des prix des billets d’avion.
- 💰 Ces frais de location, basés sur les revenus bruts des aéroports, représentent jusqu’à 12 % de ces revenus et sont répercutés sur les voyageurs.
- 💸 Les taxes et redevances gouvernementales constituent jusqu’à 43 % du prix des billets sur les principales liaisons intérieures canadiennes.
- 📜 Le rapport rappelle que le Sénat avait déjà recommandé en 2013 de supprimer ces frais de location et de transférer la propriété des terrains aux autorités aéroportuaires.
Des loyers qui s’envolent
Les aéroports canadiens sont exploités par des organismes privés, sans but lucratif, appelés autorités aéroportuaires. Cependant, les terrains sur lesquels ils sont bâtis appartiennent au gouvernement fédéral. Ce dernier perçoit des loyers pour leur utilisation, ce qui est au cœur du problème soulevé par l’IEM.
Ces frais de location sont calculés en fonction du revenu brut de chaque aéroport, pouvant atteindre jusqu’à 12 % de ce revenu. Selon l’IEM, ces coûts significatifs sont ensuite transférés directement aux voyageurs aériens, influençant le prix final de leurs billets.
L’impact sur les frais d’amélioration aéroportuaire
Les loyers fédéraux représentent une part substantielle des frais d’amélioration aéroportuaire (FAA) ajoutés au prix des billets. Ils constituent jusqu’à un tiers de ces frais, alourdissant la facture des passagers. Ce montant moyen est estimé à 38 dollars canadiens pour un vol intérieur, selon des données fournies par WestJet.
« Utiliser les aéroports comme des vaches à lait plutôt que comme des infrastructures critiques nuit aux familles, aux travailleurs et aux patients. Ils dépendent tous d’un service aérien fiable pour l’accès aux soins », a déclaré Samantha Dagres, responsable des communications à l’Institut économique de Montréal (IEM).
À titre de comparaison, les FAA canadiens sont environ le double des frais australiens et quatre fois supérieurs à ceux payés par les voyageurs américains. Cette différence notable met en évidence la singularité du modèle canadien et son impact sur les coûts de voyage.
Les coûts gouvernementaux, un fardeau lourd
L’étude de l’IEM révèle que l’ensemble des taxes, redevances et loyers imposés par le gouvernement peut représenter jusqu’à 43 % du prix des billets sur les principales liaisons intérieures. Cette proportion est alarmante et soulève des questions sur l’accessibilité des voyages aériens au Canada.
À titre d’exemple, les frais gouvernementaux sur un vol entre Toronto et Montréal s’élèvent à environ 68 dollars. Ce montant équivaut au prix d’un vol économique entre Los Angeles et Las Vegas. Cela illustre bien la charge financière imposée par Ottawa sur les voyages domestiques.
« Réduire le coût du transport aérien relève entièrement du contrôle d’Ottawa. C’est Ottawa qui fait monter les prix en premier lieu », a ajouté Samantha Dagres. Elle souligne la capacité du gouvernement à agir directement sur ces coûts élevés.
Des recommandations de longue date
Ce n’est pas la première fois que la question de la propriété fédérale des terrains aéroportuaires est liée à la hausse des prix des billets. En 2013, un comité sénatorial avait déjà recommandé à Transports Canada d’élaborer un plan. L’objectif était de supprimer progressivement les frais de location. Le comité proposait aussi le transfert de la propriété des aéroports aux autorités qui les gèrent.
De nombreux témoins avaient exprimé leurs préoccupations, soulignant que ces loyers ne tenaient pas compte de l’état ou de la valeur initiale des installations. Puisque les autorités aéroportuaires sont des entités à but non lucratif, ces coûts sont inévitablement récupérés auprès des utilisateurs des services aériens.
