La Nouvelle-Zélande a récemment revu à la baisse ses objectifs de réduction des émissions de méthane. Cette décision a provoqué une onde de choc, suscitant la colère des défenseurs de l’environnement et l’approbation du secteur agricole. Le gouvernement affiche ainsi une nouvelle orientation dans sa politique climatique.
⚡ Pas assez de temps ? Un résumé vite fait !
- 🌳 Les nouveaux objectifs fixent une réduction des émissions de méthane entre 14 et 24 % d’ici 2050, par rapport à 2017.
- 📉 Les cibles précédentes prévoyaient une baisse bien plus ambitieuse, entre 24 et 47 %.
- 🚫 Le gouvernement a écarté l’idée d’une taxe sur les émissions de méthane agricole, craignant des fermetures d’exploitations.
- 💰 Un investissement de 400 millions de dollars néo-zélandais est prévu pour des technologies de réduction.
Des objectifs révisés qui divisent
Le nouveau plan du gouvernement néo-zélandais vise une diminution des émissions de méthane. Il prévoit une réduction comprise entre 14 et 24 % d’ici 2050. Ces chiffres sont comparés aux niveaux enregistrés en 2017. L’objectif précédent, jugé plus ambitieux, se situait entre 24 et 47 %.
Le ministre du Changement climatique, Simon Watts, a réaffirmé l’engagement de la coalition. Il a notamment mentionné les objectifs nationaux et internationaux en matière climatique. Parmi ceux-ci figure la neutralité carbone à atteindre d’ici 2050.
«L’agriculture continuera à apporter une contribution importante et équitable à la réalisation de cette réduction», a assuré M. Watts.
Cette révision confirme également l’absence de taxe sur les émissions agricoles de méthane. Le gouvernement justifie cette décision par un risque réel de fermeture d’exploitations agricoles.
Les raisons d’un changement controversé
Le gouvernement a également confirmé une révision des objectifs pour le biométhane à l’horizon 2040. Il s’abstient d’imposer une taxe sur les émissions du secteur agricole. Cette mesure vise à protéger les exploitations locales.
Un montant de 400 millions de dollars néo-zélandais, soit près de 198 millions d’euros, sera alloué. Cet investissement est destiné aux technologies de réduction des émissions de ce gaz. M. Watts estime que ces innovations sont prometteuses.
«On estime que si 30 % des agriculteurs adoptent les technologies qui devraient être disponibles avant 2030, les émissions agricoles totales pourraient baisser de 7 à 14 % au cours des dix prochaines années», a affirmé M. Watts.
Cependant, l’expert en réduction du changement climatique, Ralph Sims de l’université Massey, modère cet optimisme. Il souligne qu’il n’y a «aucune garantie» que la recherche apporte des solutions à court terme. Le biométhane provient principalement des vaches et des moutons du pays.
Critiques acerbes et soutiens inattendus
Cette volte-face a provoqué une vive indignation chez les écologistes. Amanda Larsson, militante de Greenpeace, a qualifié la décision de «totalement Trump». Elle accuse le premier ministre de faire un choix désavantageux.
«Il choisit le déni climatique et les profits des entreprises, au détriment de l’avenir de nos enfants», dénonce-t-elle.
De son côté, Jocelyn Turnbull, chercheuse à l’institut Earth Sciences New Zealand, craint un impact négatif. Elle estime que ces nouveaux objectifs pourraient nuire à l’image «propre et verte» de la Nouvelle-Zélande. Cet institut est financé par le gouvernement.
À l’opposé, le lobby agricole Federated Farmers a salué ce changement. Son président, Wayne Langford, a qualifié les précédents objectifs de «pure folie». Il perçoit cette révision comme un soulagement pour les familles d’agriculteurs.
