L’Église Unie du Canada, la plus grande dénomination protestante au pays, se trouve au cœur d’une vive polémique. Des propositions soumises à son conseil général ont suscité l’indignation, notamment en décrivant les atrocités du 7 octobre en Israël comme un acte de « résistance ». Cette rhétorique est jugée abjecte par de nombreux observateurs.
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- ➡️ L’Église Unie du Canada est critiquée pour avoir qualifié les attaques du 7 octobre de « résistance » palestinienne.
- ➡️ Une proposition du Conseil général ne mentionne pas la libération des otages, malgré l’accent sur la justice sociale.
- ➡️ La modératrice de l’Église a accusé Israël d’un système d’apartheid, une affirmation vivement contestée.
- ➡️ L’Église remet en question la définition de l’IHRA sur l’antisémitisme, malgré sa large adoption internationale.
La rhétorique controversée de l’Église Unie
Une proposition soumise au conseil général de l’Église Unie, débutant ce jeudi, a fait couler beaucoup d’encre. Elle stipule que le « génocide de Gaza » est la plus récente expression de l’oppression colonialiste d’Israël. Pire encore, elle qualifie les attaques du 7 octobre de « raid » et de « plus grande et plus récente expression de cette résistance ».
Cette description des massacres, qui ont coûté la vie à 1 200 personnes, dont des civils innocents lors d’un festival de musique, ainsi que des viols de masse, est qualifiée d’odieuse. C’est le langage des terroristes, selon les critiques. Notamment, la proposition appelle à un cessez-le-feu permanent mais ne mentionne à aucun moment la libération des otages. Elle figure parmi sept points à l’ordre du jour favorables aux Palestiniens, tandis que d’autres conflits majeurs, comme celui du Soudan avec des dizaines de milliers de morts, sont ignorés.
La position ambiguë de la modératrice
En réponse aux critiques, la révérende Carmen Lansdowne, modératrice et cheffe spirituelle de l’Église Unie, a précisé que les propositions provenaient de diverses sources et n’étaient pas toutes garanties d’être adoptées. Elle a déclaré au National Post que l’Église Unie « condamne constamment tous les actes de violence par toutes les parties au conflit israélo-palestinien ».
« Il y a de la place, sans être antisémite, pour une critique légitime de la situation actuelle en Israël et en Palestine qui s’aligne sur le droit international et les droits de l’homme, et avec les préoccupations légitimes de sécurité de l’État d’Israël », a précisé Rev. Carmen Lansdowne.
Cependant, lors d’une table ronde en mai 2024, Mme Lansdowne a exprimé une position similaire à la proposition controversée. Elle a suggéré qu’Israël n’avait pas le droit de riposter aux attaques du Hamas. Elle a affirmé qu’Israël a le droit de se défendre contre d’autres États-nations, mais non contre la « résistance des personnes qu’il occupe en tant que puissance militaire ». Elle a plutôt insisté sur l’« obligation de faire preuve de retenue ».
L’accusation d’apartheid et ses implications
En octobre 2024, Mme Lansdowne a également rédigé une lettre pastorale accusant Israël d’un « système d’apartheid de lois et de procédures légales envers le peuple palestinien ». Cette accusation est considérée comme une diffamation et une incompréhension du véritable régime d’apartheid pratiqué en Afrique du Sud.
La critique souligne qu’il est étrange de parler d’apartheid alors que les Arabes, les Druzes, les Chrétiens et d’autres groupes minoritaires jouissent de la pleine citoyenneté et du droit de vote en Israël. De plus, il est difficile de comprendre comment l’apartheid aurait pu être appliqué à Gaza après le retrait des soldats et colons israéliens en 2005.
La lettre pastorale a également accusé Israël de « terreur parrainée par l’État » et a conseillé au gouvernement canadien d’adopter les recommandations d’Albanese. Ces recommandations incluaient l’obligation pour Israël d’accepter un cessez-le-feu, de le reconnaître comme un État d’apartheid et d’enquêter sur ses crimes de guerre.
La lettre pastorale s’achevait ainsi : « Agissez maintenant pour mettre fin au génocide, démanteler l’apartheid, arrêter les tueries et travailler pour une paix fondée sur la justice. »
Ignorer les otages et la définition de l’IHRA
Malgré l’engagement de l’Église Unie en faveur de la justice sociale, de nombreux critiques s’interrogent sur son silence concernant les otages détenus par le Hamas. La principale mission de l’Église est d’aider les nécessiteux, mais ignorer délibérément ceux emprisonnés par des terroristes compromet cet engagement.
De plus, une discussion organisée par l’Église Unie l’année dernière a soulevé la question du « privilège » accordé à la communauté juive canadienne. La proposition du conseil général soutient que la définition de l’IHRA (Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste) sur l’antisémitisme muselle la critique d’Israël.
Pourtant, la définition de l’IHRA stipule clairement que « la critique d’Israël similaire à celle adressée à tout autre pays ne peut être considérée comme antisémite ». À ce jour, 45 pays ont adopté ou approuvé cette définition, un fait que l’Église Unie semble ignorer. Les manifestations généralisées et les critiques internationales contredisent l’idée d’un silence sur Israël.
