Les Montréalais expriment une frustration croissante face à la problématique de la malpropreté, selon une nette augmentation des appels au 311. Cette hausse des signalements témoigne d’une exaspération générale. Un «phénomène d’entraînement» semble amplifier la situation, transformant les petits dépôts en montagnes de déchets à travers la ville.
⚡ Pas assez de temps ? Un résumé vite fait !
- 🗑️ La Ville de Montréal a reçu plus de 44 800 signalements pour malpropreté en 2024, une nette hausse par rapport à l’année précédente.
- 🤝 Un «phénomène d’entraînement» encourage l’accumulation des déchets, transformant des dépôts isolés en monticules.
- 🏘️ Certains quartiers, comme Ville-Marie et Mercier–Hochelaga-Maisonneuve, sont particulièrement affectés, et des citoyens dénoncent la collecte bimensuelle.
- 📊 La Ville attribue en partie cette hausse au succès de ses campagnes de sensibilisation, mais invite à la prudence dans l’interprétation des données.
Une explosion des signalements au 311
La Ville de Montréal a enregistré une hausse spectaculaire des plaintes liées à la malpropreté. En 2024, un total de 44 817 signalements ont été recensés. Ce chiffre représente près de 7 700 requêtes supplémentaires comparé à l’année précédente. Ces données illustrent l’ampleur du problème perçu par les résidents.
Les signalements se divisent principalement en deux catégories. Environ 27 961 requêtes concernent des dépôts illégaux de déchets sur les propriétés publiques ou privées. Parallèlement, 16 856 appels portaient sur le besoin de nettoyage du domaine public. Ces chiffres témoignent d’une préoccupation grandissante des Montréalais pour la propreté de leur environnement.
Des quartiers à bout de souffle
Certains secteurs sont plus touchés que d’autres par cette vague de malpropreté. La rue Robin, située dans l’arrondissement de Ville-Marie, figure parmi les dix endroits les plus signalés. Elle a fait l’objet de 95 appels en un an. Benoît Chamontin, un résident de ce quartier, dénonce la situation récurrente.
«Dès qu’il y a une poubelle, il y a un phénomène d’entraînement, les gens se disent qu’ils peuvent en déposer eux aussi et on se retrouve avec des montagnes complètes», affirme Benoît Chamontin.
Sa voisine, Christelle Lemmonie, décrit un paysage peu enviable. Les ruelles sont obstruées par des débris variés. On y trouve «de la nourriture, des sacs éventrés, des matelas», souligne-t-elle. Ces dépôts illégaux rendent le passage difficile et insalubre pour les habitants.
La collecte bimensuelle remise en question
Dans l’arrondissement de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve, la frustration est palpable. Renaud Dumouchel, membre de la Ligue 33, un groupe citoyen, pointe du doigt la collecte des ordures ménagères toutes les deux semaines. Ce changement aurait exacerbé un problème d’insalubrité déjà présent dans le quartier.
La Ligue 33 a mené des campagnes de sensibilisation. Elles visaient à encourager les citoyens à signaler chaque poubelle abandonnée au 311. Pour M. Dumouchel, la situation actuelle est inacceptable. Il déplore un manque d’équité entre les quartiers. Il suggère que d’autres zones n’auraient pas accepté un tel projet pilote.
«On se demande pourquoi, nous, on mérite d’avoir des rues aussi sales. Dans d’autres quartiers plus aisés, le projet pilote n’aurait pas passé. On voit que ça ne marche pas. Il y a des poubelles partout», fustige Renaud Dumouchel.
La prudence de la Ville face aux chiffres
La Ville de Montréal a choisi de ne pas accorder d’entrevue sur le sujet. Cependant, le relationniste Hugo Bourgoin a fourni des éclaircissements par courriel. Il explique que la hausse des requêtes peut être liée au succès des opérations de sensibilisation citoyenne. Ces campagnes ont encouragé les Montréalais à signaler davantage.
Dans l’arrondissement de Ville-Marie, les inspections ont quadruplé ces dernières années. Elles sont passées de 3 210 en 2022 à 12 544 en 2024. Sur la même période, le nombre de constats d’infraction avec amendes a presque triplé, de 251 à 622. Monsieur Bourgoin insiste sur la nécessité d’interpréter ces données avec prudence. Une seule situation peut générer plusieurs signalements distincts.
