Ottawa a pris position en faveur d’une concurrence accrue dans le secteur des télécommunications. La ministre de l’Industrie, Mélanie Joly, a confirmé la décision du CRTC concernant l’accès des concurrents aux réseaux de fibre optique des grandes entreprises. Cette mesure vise à dynamiser le marché et à réduire les coûts pour les consommateurs canadiens.
⚡ Pas assez de temps ? Un résumé vite fait !
- 💬 La ministre de l’Industrie, Mélanie Joly, a appuyé la décision du CRTC qui renforce la concurrence en fibre optique.
- 🎉 Cette mesure permet aux petits fournisseurs d’accès Internet de revendre la fibre optique des géants des télécoms.
- 💰 Telus y voit une victoire, tandis que Bell, Rogers et Cogeco expriment leur profonde déception.
- 💸 Les entreprises opposées prévoient des réductions d’investissements et des actions en justice.
Une décision qui fait des vagues
La ministre fédérale de l’Industrie, Mélanie Joly, a maintenu le cadre réglementaire du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) concernant les services Internet haute vitesse de gros. Cette confirmation marque une victoire significative pour Telus Corp., après une longue bataille réglementaire. La décision du CRTC, annoncée initialement en août 2024 et confirmée en juin 2025, autorise les trois grandes entreprises canadiennes de télécommunications à revendre leur accès à la fibre optique aux fournisseurs d’accès Internet (FAI) sur leurs réseaux respectifs.
Concrètement, cette mesure signifie que des entreprises comme Telus, déjà bien établie dans l’Ouest canadien, peuvent désormais utiliser les réseaux d’autres fournisseurs pour attirer des clients en Ontario et au Québec. Cela leur évite de devoir construire leurs propres infrastructures coûteuses. L’objectif principal de cette démarche est de stimuler la concurrence et d’offrir plus de choix aux consommateurs canadiens.
Les motivations derrière la décision
Le gouvernement fédéral et le CRTC justifient cette décision par la volonté de réduire les coûts pour les Canadiens. En augmentant la concurrence et le choix des consommateurs, ils espèrent voir les prix de l’Internet haute vitesse diminuer. La ministre Joly a souligné cet aspect dans une déclaration.
« En augmentant immédiatement la concurrence et le choix des consommateurs, la décision du CRTC vise à réduire le coût de l’Internet haute vitesse pour les Canadiens et contribuera à notre mandat plus large de faire baisser les coûts dans tous les domaines. »
La décision est le fruit de vastes consultations d’experts. Le CRTC a reçu plus de 300 commentaires publics avant de prendre sa décision. Selon le régulateur, « plusieurs milliers de foyers canadiens » bénéficient déjà de nouveaux forfaits grâce à cet accès élargi. Darren Entwistle, président et chef de la direction de Telus, a salué cette orientation.
« Cette décision […] envoie un signal fort aux consommateurs, aux entreprises et aux investisseurs que le système réglementaire canadien est robuste, transparent et efficace. »
L’indignation des géants des télécommunications
Cependant, cette décision a provoqué la colère de joueurs majeurs comme Bell, Rogers et Cogeco. Ces entreprises avaient contesté la décision et demandé au cabinet de la réviser. Un an plus tard, elles se déclarent « consternées », « choquées » et « profondément déçues » par la position du gouvernement fédéral.
Rogers Communications a exprimé ses craintes dans un communiqué. L’entreprise estime que les impacts incluront des réductions d’investissements en capital, une perte d’emplois liés à la construction de réseaux et une concurrence réduite. Cela mènerait, paradoxalement selon eux, à des prix plus élevés pour les Canadiens.
Des conséquences financières et juridiques
Lors d’une conférence téléphonique, Mirko Bibic, PDG de Bell Canada, a exprimé sa déception. Il a exhorté le gouvernement et le CRTC à « assurer que les constructeurs de réseaux soient pleinement compensés pour les coûts de construction importants et les risques d’investissement qu’ils prennent ». Robert Malcolmson, vice-président exécutif de Bell Canada, a révélé que son entreprise a réduit ses dépenses en capital de 500 millions de dollars pour 2025 seulement. La réduction totale dépasse 1,2 milliard de dollars depuis la décision initiale du CRTC en novembre 2023.
Selon Cogeco, les fournisseurs plus petits ou indépendants qui ne possèdent pas leurs propres installations pourraient être menacés par cette politique. L’entreprise a affirmé qu’elle continuerait de contester le « régime de gros défaillant » du CRTC. Elle le fera notamment devant la Cour d’appel fédérale. Cogeco et Eastlink, une filiale de Bragg Communications, ont d’ailleurs déposé un appel en juillet pour tenter d’annuler cette décision.
