La lutte contre le trafic d’armes connaît un tournant inattendu au Québec. Pour la première fois, la Capitale-Nationale enregistre plus d’accusations en la matière que Montréal depuis le début de cette année. Cette tendance révèle l’efficacité des efforts policiers face au crime organisé local.
⚡ Pas assez de temps ? Un résumé vite fait !
- 🎯 La ville de Québec a dépassé Montréal en nombre d’accusations pour trafic d’armes en 2025.
- 📈 Cette augmentation fait suite à une hausse constante des dossiers depuis 2023.
- 🚨 Les autorités ciblent désormais les fournisseurs d’armes aux groupes criminels, notamment le Blood Family Mafia.
- ⚖️ Les peines encourues sont sévères, avec des minimums imposés par le Code criminel.
Une hausse des accusations marquée à québec
Autrefois, les dossiers pour trafic d’armes étaient rares dans la région de Québec. Entre 2019 et 2022, le Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) y avait ouvert seulement quatre dossiers. Toutefois, la situation a radicalement changé ces dernières années.
Depuis 2023, la hausse est constante et très significative. Le nombre de dossiers ouverts a plus que doublé. En 2023, on en comptait neuf, puis onze en 2024. Chose frappante, du 1er janvier au 31 mai 2025, déjà douze dossiers ont été enregistrés, surpassant ainsi les chiffres de Montréal pour cette période.
La stratégie des autorités contre le trafic
Cette recrudescence s’explique par une nouvelle approche des forces de l’ordre. Elles cherchent à couper l’approvisionnement en armes des groupes criminels directement à la source. Cette stratégie s’intensifie notamment dans le contexte de la guerre des stupéfiants. Les enquêteurs visent les individus agissant comme « armuriers » pour ces organisations.
Me Matthieu Rochette, procureur au DPCP à Québec, confirme cette priorité. Il souligne l’engagement accru des policiers et du système judiciaire. Les dossiers liés au trafic d’armes sont devenus des enjeux majeurs. Ils représentent une étape cruciale pour déstabiliser le crime organisé.
« Ce sont des dossiers prioritaires pour nous », a affirmé Me Matthieu Rochette, procureur au DPCP à Québec. « Clairement, c’est aussi devenu une priorité pour les corps policiers. »
Des arrestations ciblées et des saisies importantes
Plusieurs arrestations récentes illustrent cette nouvelle approche. Des individus liés au Blood Family Mafia (BFM) ont été appréhendés. Bryan Lavoie, par exemple, aurait utilisé son domicile comme une « cache d’armes » pour le BFM. Un important arsenal, incluant des armes semi-automatiques, a été saisi chez lui.
En janvier 2025, une opération conjointe a permis de saisir vingt-quatre armes à feu. Ces saisies ont eu lieu dans la Capitale-Nationale et à Rivière-du-Loup. Jeffrey Morin et Maxime Lagacé ont été accusés de trafic d’armes et de dispositifs prohibés. Ces interventions ont retiré plusieurs armes semi-automatiques de la circulation. Le juge Marc Gosselin a d’ailleurs souligné la gravité de ces actes.
« Du trafic d’armes, dans le contexte social qu’on connaît actuellement, c’est très troublant », a déclaré le juge Marc Gosselin, lors de la condamnation de Jeffrey Morin à près de sept ans de pénitencier. Il a aussi mis en garde contre la récidive.
Conséquences juridiques et peines sévères
Le Code criminel prévoit des peines lourdes pour le trafic ou la possession d’armes à feu dans ce but. La peine maximale peut atteindre quatorze ans d’emprisonnement. Il existe également des peines minimales obligatoires. Pour une première offense, la peine minimale est de trois ans. En cas de récidive, elle passe à cinq ans.
Ces dispositions légales renforcent la détermination des autorités. Elles visent à dissuader quiconque de s’engager dans ce type de criminalité. Les condamnations récentes envoient un message clair. Le système judiciaire entend réprimer fermement le trafic illégal d’armes au Québec.
