Un comité d’experts indépendants sonne l’alarme au Québec. Il craint une dégradation accélérée du réseau routier provincial. Selon ce groupe, les investissements planifiés par le gouvernement seront nettement insuffisants pour freiner le vieillissement de nos infrastructures. Cette situation pourrait avoir des conséquences fâcheuses pour les usagers.
⚡ Pas assez de temps ? Un résumé vite fait !
- 🛣️ Un comité d’experts alerte sur la baisse des investissements routiers.
- 💰 Les budgets prévus de 2025 à 2028 sont inférieurs aux moyennes des années précédentes.
- 🚧 Les structures majeures comme les ponts risquent des mesures de limitation de charge.
- 🌡️ Le ministère fait face à d’autres défis, dont les changements climatiques et le personnel.
Des experts indépendants s’alarment
Un comité d’experts indépendants, chargé de conseiller le ministère des Transports et de la Mobilité durable (MTMD), exprime une vive inquiétude. Il s’alarme de la diminution des fonds alloués à l’entretien de nos routes. Son rapport annuel, bien que daté du 2 décembre 2024, a seulement été rendu public ce lundi. Il souligne une tendance préoccupante en matière d’investissement.
Les conclusions de ce document sont sans équivoque. Elles révèlent que les montants que le Québec compte investir d’ici 2034 dans l’entretien du réseau sont en nette régression. Cette baisse est observée par rapport aux sommes engagées depuis 2017, même en tenant compte de l’inflation. Le rapport prédit une détérioration rapide de l’état des routes.
« Un tel scénario d’investissement en maintien d’actifs pour le réseau routier dans les années à venir ne pourrait que se traduire par une accélération de la dégradation de l’état du réseau routier. »
Une diminution des budgets constatée
Les chiffres parlent d’eux-mêmes. En prenant un scénario d’inflation de 3 % après 2023, le MTMD prévoit d’investir en moyenne 2,2 milliards de dollars entre 2025 et 2028. Ce montant contraste fortement avec les 2,4 milliards de dollars investis en moyenne annuellement entre 2017 et 2022. Cette réduction est d’autant plus préoccupante que le Québec compte déjà de plus en plus de routes en mauvais état.
Le comité d’experts juge que le nombre de kilomètres prévus pour les travaux est insuffisant. Il ne permettra pas d’arrêter la dégradation des chaussées dans les deux prochaines années. Des investissements plus importants sont nécessaires pour atteindre les objectifs stratégiques. Stéphane Trudeau, directeur technique chez Bitume Québec, confirme cette analyse. Selon lui, la dégradation actuelle des routes est une preuve directe du manque d’investissement. Il souligne que la situation est purement mathématique. Il faudrait des années d’investissements plus conséquents pour reprendre le dessus.
« C’est la principale cause. C’est mathématique. Il faudrait quelques bonnes années d’investissements plus rigoureux, plus massifs et plus constants et on reprendrait le dessus tranquillement. »
Impact sur les infrastructures majeures et défis à venir
Le déficit d’entretien concerne également les structures majeures. Les tunnels et les ponts sont particulièrement affectés. Leur état est si critique que des mesures perturbatrices pourraient devenir courantes. Ces actions viseraient à garantir la sécurité des usagers. Elles pourraient inclure des limitations de charge. De telles restrictions auraient des impacts négatifs majeurs sur la fluidité de la circulation. Elles toucheraient aussi l’activité économique provinciale.
Au-delà de l’état des routes, le MTMD doit faire face à d’autres enjeux majeurs. Ces défis complexes s’ajouteront à la pression sur les infrastructures. Ils nécessiteront des stratégies adaptées et des ressources supplémentaires pour être gérés efficacement.
Des enjeux multiples pour le ministère
Le recrutement et la rétention du personnel qualifié au sein du ministère représentent un défi important. Le besoin d’adapter les infrastructures aux changements climatiques est une autre priorité urgente. La croissance démographique combinée à l’urbanisation croissante ajoute une pression supplémentaire. Tous ces facteurs convergent. Ils soulignent la nécessité d’une planification rigoureuse et d’investissements soutenus pour le réseau routier du Québec.
