Alors que le projet d’usine de batteries de Northvolt au Québec traverse une phase d’incertitude majeure, le gouvernement provincial maintient une allocation substantielle de mégawatts. Cette décision, malgré les millions déjà engagés, soulève des questions sur l’avenir de cette filière stratégique et les retombées pour l’économie québécoise. L’entreprise suédoise cherche un repreneur.
⚡ Pas assez de temps ? Un résumé vite fait !
- ⚡ Le Québec conserve une importante réserve de 354 mégawatts pour le projet Northvolt.
- ⚡ L’entreprise de batteries, valorisée à 7 milliards de dollars, cherche activement un nouveau propriétaire.
- ⚡ La province a déjà perdu 270 millions de dollars dans la maison-mère, mais détient une hypothèque avantageuse sur le terrain.
- ⚡ D’autres industries locales, comme les Forges de Sorel, peinent à obtenir l’électricité nécessaire pour leurs propres initiatives de décarbonation.
L’allocation d’électricité maintenue malgré les turbulences
Malgré les récentes difficultés, le gouvernement québécois continue de réserver un bloc conséquent d’électricité pour l’ambitieux projet d’usine de batteries de Northvolt. Une allocation de 354 mégawatts est toujours disponible pour l’entreprise. Selon Catherine Pelletier, attachée de la ministre de l’Économie Christine Fréchette, Northvolt n’a subi aucune pénalité jusqu’à présent et dispose encore de ses mégawatts attitrés.
Cependant, l’avenir de l’usine de batteries, un investissement évalué à 7 milliards de dollars, est plus incertain que jamais. Sa branche québécoise est actuellement en quête d’un repreneur pour relancer le chantier. Cette situation délicate s’est accentuée avec la discrète mise en vente de la résidence montréalaise de Paolo Cerruti, cofondateur de Northvolt, un signe perçu comme inquiétant.
Des millions investis et un bilan mitigé
Le Québec a déjà consenti des investissements considérables dans ce projet phare. La province a ainsi enregistré une perte de 270 millions de dollars dans la maison-mère de Northvolt. Toutefois, un atout majeur demeure : le gouvernement détient une hypothèque légale sur le terrain. Cette hypothèque vaudrait d’ailleurs plus que les 240 millions de dollars déboursés pour son acquisition. La situation financière reste complexe.
Au début du projet, l’enthousiasme était palpable. Le premier ministre François Legault avait qualifié l’arrivée de Northvolt de « plus grand investissement privé de l’histoire récente du Québec ». Récemment, lors d’un entretien avec Stéphan Bureau, il a reconnu que le projet « a mal viré ». Néanmoins, il a insisté sur la « moyenne au bâton » globalement positive de son gouvernement en matière d’investissements.
« Le projet de Northvolt a mal viré, mais sa moyenne au bâton est bonne », a déclaré le premier ministre François Legault, mesurant l’ensemble des investissements.
La colère des autres acteurs industriels
L’allocation continue de mégawatts à Northvolt suscite des frustrations chez d’autres entreprises québécoises. Plusieurs industries hors de la filière batterie ont exprimé leur mécontentement. Elles dénoncent un manque d’accès à l’électricité, pourtant essentiel pour leurs propres projets de développement et de décarbonation. Cette situation crée des tensions dans le milieu économique.
Un cas emblématique est celui des Forges de Sorel. En septembre dernier, leur patron, Louis-Philippe Lapierre-Boire, a publiquement critiqué l’impossibilité d’obtenir les 16 mégawatts nécessaires pour décarboner son usine. Il a même alerté sur les conséquences potentielles de cette pénurie énergétique.
« Il y a des entreprises qui se questionnent pour fermer et déplacer leurs activités », avait averti Louis-Philippe Lapierre-Boire, soulignant l’urgence de la situation pour le secteur manufacturier.
