La startup montréalaise Rozvelt se lance sur le marché de l’équipement de chasse avec une approche novatrice. Malgré un contexte financier tendu marqué par les tarifs douaniers, l’entreprise parie sur son équipement de pointe pour masques respiratoires. Elle vise un segment de marché de niche avec des produits durables.
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- 💡 Rozvelt, une entreprise basée à Montréal, a lancé la prévente de son équipement de tête, le VEKTR, conçu pour masquer les odeurs de la respiration des chasseurs et observateurs de la faune.
- 💰 La startup a réussi à lever 450 000 $ auprès d’investisseurs providentiels, malgré un climat de financement difficile accentué par les tarifs douaniers américains.
- 🎯 Le VEKTR s’adresse à un marché de niche axé sur l’équipement haut de gamme durable, un segment dont la valeur devrait atteindre 1,8 milliard USD d’ici 2030 au Canada.
- 🌿 Malgré les ambitions de production locale, Rozvelt rencontre des défis importants pour fabriquer son produit au Canada, en raison des coûts de main-d’œuvre et des machines.
Une innovation olfactive pour les activités de plein air
L’idée derrière Rozvelt a germé dans l’esprit de Nicholas Monette après un voyage de chasse. Il a identifié un manque notable sur le marché : une solution efficace pour contrôler les odeurs corporelles, notamment celles issues de la respiration. Contrairement aux produits existants comme les vaporisateurs ou les sacs hermétiques, peu s’attaquaient aux centaines de particules émises à chaque expiration.
Son ami, George Korkejian, ancien directeur de l’accélérateur Next AI, a été rapidement convaincu par cette approche. Un an plus tard, la startup montréalaise lançait les préventes de son équipement de tête révolutionnaire. Le dispositif, nommé VEKTR, intègre un masque filtrant les particules d’odeur exhalées. Il se fixe magnétiquement à un bandeau ajustable, ciblant les chasseurs récréatifs, mais aussi les photographes animaliers.
« Une part significative de l’odeur détectable par les animaux provient des particules de respiration, bien plus faciles à repérer pour les ours, les cerfs et autres animaux dotés d’un odorat très développé, » a affirmé Nicholas Monette à BetaKit.
Lever des capitaux dans un climat incertain
Malgré l’innovation, Rozvelt a fait face à un environnement de financement difficile. L’entreprise a tout de même réussi à lever 450 000 $ auprès d’investisseurs providentiels. La plupart de ces investisseurs sont basés au Québec, incluant Alexandre Meterissian, directeur général chez Teneo, et Hugues Vaillancourt, propriétaire d’Antler Firearms.
Nicholas Monette a souligné les obstacles posés par les tarifs douaniers américains sur les produits canadiens. Cette guerre commerciale a particulièrement affecté les startups dans le domaine du matériel. Plusieurs investisseurs potentiels, bien qu’intéressés, ont finalement renoncé en raison de l’impact des tarifs et du ralentissement économique général.
« Nous avons clôturé le tour de financement au pire moment des 20 dernières années, » a déclaré Monette. Il estime que Rozvelt aurait pu lever trois à quatre fois plus sans l’impact de ces tarifs.
L’expérience de Rozvelt n’est pas isolée. Le mois dernier, Smart Nora, une autre startup canadienne de matériel électronique, a déposé son bilan. Une partie de cette faillite était due à des efforts de financement infructueux. Certains investisseurs refusaient d’investir dans le secteur du matériel connecté avant l’année suivante.
Parier sur le marché de la chasse haut de gamme
Malgré les défis macroéconomiques, Monette reste confiant dans la capacité de Rozvelt à percer le marché des équipements de chasse. La startup vise à s’établir comme une marque haut de gamme. Pour ce faire, elle s’est entourée d’experts et de passionnés de plein air pour son conseil consultatif.
Ce conseil a joué un rôle clé dans le développement initial du produit. Il comprend des personnalités comme Jacques Caron, ancien PDG de la Sépaq, et Jean Tremblay, ancien vice-président de la marque SAIL. Le marché canadien des équipements de chasse devrait croître, passant d’un peu plus de 1 milliard USD aujourd’hui à 1,8 milliard USD en 2030, selon Grand View Research.
Rozvelt prévoit de vendre son équipement de tête VEKTR pour 599 $ en prévente. Des filtres remplaçables seront disponibles à un coût supplémentaire. Cependant, la récente hausse des tarifs américains pourrait signifier que les clients aux États-Unis devront payer jusqu’à 35 % de plus.
Les défis de la fabrication canadienne
Nicholas Monette exprime le souhait de fabriquer le VEKTR au Canada. Cependant, cela s’est avéré être un défi considérable jusqu’à présent. Plusieurs fondateurs de technologies matérielles (« hardtech ») au Canada ont déjà témoigné de ces difficultés. Katherine Homuth, fondatrice et ancienne PDG de SRTX, a notamment souligné le coût élevé de la main-d’œuvre et des machines en Amérique du Nord. Ces facteurs constituent un obstacle majeur à la croissance des entreprises.
Malgré les difficultés, Monette reste déterminé à produire localement si cela est viable. L’entreprise explore toutes les options pour maintenir sa production au Canada. Le marché des produits de niche comme le leur demande une grande attention aux détails.
