Les rues municipales du Québec sont en piteux état. Des années de manque d’entretien ont laissé des chaussées délabrées. Les villes peinent à faire plus que des réparations temporaires, souvent appelées « plasters ». Cette situation suscite l’inquiétude et soulève des questions sur l’avenir de nos infrastructures urbaines.
⚡ Pas assez de temps ? Un résumé vite fait !
- 🛣️ Les rues municipales du Québec sont gravement endommagées.
- 🩹 Les villes appliquent surtout des réparations temporaires, faute de budget.
- 📊 Le retard d’entretien est immense, accentué par des facteurs uniques.
- 🚜 Des solutions, comme les routes granulaires, sont envisagées pour l’avenir.
Un retard accumulé, des rues en déroute
L’état des chaussées municipales au Québec préoccupe fortement. Des lecteurs du «Journal» ont partagé des images de rues délabrées. Nids-de-poule géants et craques étendues sont courants. Parfois, même des rails de chemin de fer apparaissent.
Selon Alan Carter, professeur à l’École de technologie supérieure, c’est prévisible. «On n’a pas entretenu dans le temps correctement», affirme-t-il. Il souligne des années de retard en maintenance. Cela crée un défi colossal pour les administrations locales.
« On n’a pas entretenu dans le temps correctement, ce qui fait qu’on a beaucoup d’années de retard. »
Ce retard d’entretien est une cause principale de la dégradation routière. Les infrastructures sont laissées trop longtemps à l’abandon. Cela mène à des dommages plus coûteux à réparer ensuite.
Des pansements éphémères plutôt que des solutions durables
Face aux dégâts, les municipalités sont contraintes. Elles optent pour des solutions à court terme. Serge Lefebvre, président de Bitume Québec, déplore la situation. «Nos routes sont en très mauvais état», constate-t-il, allant «de mal en pis».
Lefebvre estime que les investissements nécessaires manquent. Les budgets sont insuffisants pour rattraper le retard d’entretien. Les villes posent des «plasters» sur les problèmes. Ces réparations sont temporaires et peu efficaces.
« Souvent, ce qu’on fait, c’est qu’on met des plasters sur les bobos. Ça va être bon pendant quelques années, mais pas pendant 15 ou 20 ans comme ça devrait. »
Refaire une chaussée complète est un investissement majeur. Les « plasters » sont une option moins chère. Mais ils ne durent que quelques années. Une réfection durable devrait tenir quinze à vingt ans. Cette pratique aggrave le problème à terme.
Facteurs aggravants et particularités québécoises
Plusieurs éléments contribuent au délabrement des rues municipales. Sous ces routes, des infrastructures souterraines sont présentes. Il s’agit notamment des conduites d’eau. Chaque intervention sur ces conduits implique de creuser la rue. Cela fragilise la chaussée.
Danielle Pilette, spécialiste à l’UQAM, souligne l’ancienneté de certaines rues. Les villes comme Montréal et Québec ont des artères très vieilles. Elles ont été construites bien avant les autoroutes. Leur vétusté rend leur maintien difficile.
Un réseau étendu pour une population dispersée
Le Québec possède un réseau routier très étendu. La province compte environ 9 millions d’habitants. Cette étendue est unique comparée à l’Ontario. L’Ontario, avec ses 16 millions d’habitants, a un réseau moins vaste. Sa population est plus concentrée. Ce choix de société québécois a des conséquences.
Alan Carter explique cette particularité. Le Québec a choisi de s’étendre. Cela a dispersé ses résidents. «On a beaucoup de routes pour très peu de personnes», dit-il. Plusieurs de ces routes sont peu utilisées. Leur entretien représente un fardeau financier conséquent.
Des alternatives envisagées pour l’avenir
Face à cette situation, des solutions innovantes sont explorées. Pour certains petits villages, des alternatives existent. Alan Carter suggère de «déconstruire» des rues en asphalte. Il propose de revenir à des routes granulaires.
Ces routes seraient une option plus économique. Elles coûtent moins cher à construire et à entretenir. Des techniques modernes limitent la poussière. Cela les rendrait plus acceptables. C’est une approche pragratique pour les zones à faible trafic.
