Un jeune camionneur ontarien, Harjot Singh, a été libéré de prison plus tôt que prévu. Cette décision de la Commission des libérations conditionnelles vise à faciliter sa déportation. Il avait été condamné pour un délit de fuite tragique, ayant éjecté des parents devant leurs enfants.
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- ✅ Le camionneur Harjot Singh a été libéré de prison pour être déporté.
- ✅ Il avait causé une collision violente et fui les lieux en Montérégie.
- ✅ Les parents ont été éjectés et la mère gravement blessée devant leurs enfants.
- ✅ La Commission des libérations conditionnelles a pris une décision rare.
Une libération exceptionnelle en vue de l’expulsion
La Commission québécoise des libérations conditionnelles a accordé à Harjot Singh, 22 ans, une libération conditionnelle. Cette mesure est prise « à des fins exclusives de déportation », selon une décision écrite récente. Ce genre de situation demeure très rare pour la Commission, a confirmé Patrick Marineau, conseiller en communication.
Originaire de l’Inde, Singh s’était établi à Brampton, en Ontario, il y a environ six ans pour ses études. Il restera incarcéré jusqu’à ce que l’Agence des services frontaliers du Canada le prenne en charge pour son expulsion. En mars dernier, il avait été condamné à un an de détention au palais de justice de Saint-Hyacinthe pour un délit de fuite ayant causé des lésions.
La collision qui a brisé des vies
L’accident s’est produit en juillet 2023, à Sainte-Hélène-de-Bagot, en Montérégie. Au volant de son poids lourd, Harjot Singh a omis de faire son arrêt obligatoire à une intersection. Il a percuté de plein fouet la Dodge Caravan d’une jeune famille. Les parents, qui n’étaient pas attachés, ont été éjectés du véhicule. Leurs trois enfants ont été témoins de la scène terrifiante.
Singh venait d’obtenir son permis de camionneur quelques mois auparavant. Il était en appel vidéo au moment de l’impact. Il n’a ni freiné ni ralenti à l’approche de l’intersection, malgré deux panneaux annonçant l’arrêt obligatoire. Pris de panique, il a poursuivi sa route sans prêter assistance aux victimes. Le juge Christian Jarry a souligné qu’il ne pouvait ignorer la gravité de la collision. Son camion, transportant 25 000 livres, avait même dévié sous la force de l’impact. Les policiers l’ont intercepté environ douze kilomètres plus loin, identifié par les traces laissées par l’essieu cassé de son camion.
Les séquelles d’un drame familial
Mélissa Thiffault Renis, passagère de la minifourgonnette, a failli perdre la vie. La jeune mère s’est réveillée deux mois plus tard, avec de nombreuses séquelles permanentes. Elle a lutté sans relâche en réadaptation, déjouant les sombres prédictions médicales. Les médecins croyaient qu’elle ne marcherait plus jamais. Malgré ce parcours héroïque, elle a expliqué au tribunal qu’elle ne redeviendrait « jamais la Mélissa d’avant ».
« Je ne reviendrai jamais la Mélissa d’avant. »
Le père, Steven Béland, et les trois jeunes filles ont également subi de graves blessures. La vie de toute cette famille « ne sera plus jamais pareille » après ce drame épouvantable. L’impact psychologique et physique est profond et durable pour chacun d’entre eux.
Un avenir sous surveillance à l’étranger
De son côté, Harjot Singh souhaite poursuivre ses études en Inde. La Commission considère qu’il bénéficiera d’un bon encadrement. Son réseau social et familial devrait faciliter sa réinsertion sociale là-bas. Selon la Commission, il a démontré une bonne capacité d’introspection. Il a également montré une responsabilisation sincère. Il semble soucieux de réparer les torts causés, ce qui a pesé dans la décision de sa libération pour déportation.
La Commission des libérations conditionnelles est rarement confrontée à de telles situations, a expliqué Patrick Marineau.
