Une intervention policière pour abattre un orignal blessé a tourné au drame en Abitibi-Témiscamingue. Un agent de la Sûreté du Québec a vu ses balles pénétrer une résidence familiale en pleine nuit. Cette situation a conduit à une décision du Tribunal administratif de déontologie policière, pointant de graves manquements.
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- 🦌 Un policier a tiré pour abattre un orignal blessé près d’une résidence à Amos.
- 🏠 Plusieurs balles ont traversé la maison d’une famille, mettant en danger ses occupants.
- ⚖️ Le Tribunal administratif de déontologie policière a reconnu l’agent coupable de multiples erreurs de jugement.
- ⏳ La sanction disciplinaire de l’agent Grégory Vézeau sera déterminée lors d’une audience prochaine.
L’incident nocturne et ses répercussions
L’événement s’est déroulé dans la nuit du 4 au 5 mars 2022, près d’Amos. L’agent Grégory Vézeau et un collègue intervenaient pour un orignal blessé. L’animal avait été impliqué dans une collision routière. Les agents ont localisé l’orignal sur le terrain d’une résidence privée. Malgré la situation, l’agent Vézeau a décidé de faire feu.
Vers 1h30 du matin, l’agent a tiré huit coups de carabine sur l’animal. L’orignal était pourtant affaibli. Il peinait à se déplacer et s’enlisait dans la neige. Cette série de tirs a eu des conséquences inattendues. Des balles ont été projetées bien au-delà de la cible initiale. Elles ont atteint une maison située à seulement 70 mètres de là.
Une intervention jugée imprudente
Le Tribunal administratif de déontologie policière a sévèrement critiqué cette intervention. Le juge Benoit McMahon a qualifié la faute de grave. Il a relevé un cumul d’erreurs de jugement de la part de l’agent Vézeau. Le policier n’a pas respecté les mesures de sécurité élémentaires. Ces procédures sont pourtant enseignées par la Sûreté du Québec. Elles visent à protéger le public. Le contenu précis de ces directives est resté confidentiel. Cependant, le tribunal a constaté une nette déviation de la norme.
« Un policier raisonnablement prudent se serait assuré qu’aucune autre maison ne se trouvait à l’est de l’orignal. […] La faute est grave et se caractérise par un cumul d’erreurs de jugement de l’agent Vézeau. Son comportement s’écarte de façon marquée de la norme », a déclaré le juge Benoit McMahon.
Des balles perforant l’intimité du foyer
Les propriétaires de la maison ont découvert les dommages deux jours après l’incident. D’abord, un tiroir de cuisine endommagé a attiré leur attention. Puis, une fenêtre au-dessus de l’évier a été retrouvée perforée. L’enquête balistique a confirmé l’origine des projectiles. Trois balles tirées par l’agent Vézeau ont touché la maison. Deux d’entre elles ont pénétré l’intérieur du bâtiment. Cette découverte a plongé la famille dans l’incertitude. Elle a ressenti une profonde incompréhension face à la situation.
La situation a créé une grande détresse pour la famille. Elle a découvert par elle-même les impacts de balles dans son foyer, sans information préalable de la part des autorités.
Le verdict du tribunal : un manquement grave
Le juge a statué que l’agent Grégory Vézeau a commis plusieurs infractions. Il a été reconnu coupable d’une erreur de jugement. De plus, un manque de professionnalisme a été souligné. L’utilisation de son arme, une pièce d’équipement, s’est faite sans la prudence requise. Le discernement nécessaire était également absent. Ces conclusions mettent en lumière la gravité des manquements déontologiques. Elles attestent d’une mise en danger inutile de la population.
Des conséquences à venir pour l’agent
L’affaire ne s’arrête pas là pour l’agent Vézeau. Le tribunal a aussi noté un facteur aggravant. L’agent a rempli son rapport sur l’utilisation de l’arme à feu plusieurs heures plus tard. Il l’a fait sous l’ordre de sa chaîne de commandement. Ce délai a empêché un suivi immédiat auprès du couple. La famille a ainsi été laissée dans l’incertitude. Une audience est prévue pour déterminer la sanction appropriée. L’agent Vézeau devra répondre de ses actions.
