Un récent acte de vandalisme à la synagogue Congregation Emmanu-El de Victoria, en Colombie-Britannique, a secoué la communauté. Cet incident souligne une préoccupation grandissante : l’antisémitisme peut se manifester même dans des milieux se voulant « progressistes ». L’événement a ravivé des questions sur la nature complexe des préjugés actuels.
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- vandalismes ont ciblé la synagogue de Victoria lors du Tisha B’Av, un jour sacré juif.
- les messages haineux accusaient les Juifs de génocide et de meurtre d’enfants.
- b’nai Brith Canada a lié l’acte à une annonce gouvernementale récente sur l’État palestinien.
- l’incident contraste fortement avec l’intégration historique et pacifique de la communauté juive locale.
Un acte de vandalisme choquant à Victoria
Le week-end dernier, alors que la communauté juive de Victoria se réunissait pour le Tisha B’Av, un jour de deuil intense, la synagogue Congregation Emmanu-El a été profanée. Des inscriptions haineuses, accusant les Juifs de génocide et de meurtre d’enfants, ont été découvertes. Ces mots violents appelaient même à la vengeance des Palestiniens contre des « monstres juifs tueurs d’enfants ».
Cet incident a provoqué une onde de choc. B’nai Brith Canada a rapidement condamné l’acte. L’organisation a établi un lien direct avec l’annonce du Premier ministre. Selon elle, la reconnaissance anticipée d’un État palestinien par le gouvernement fédéral a pu enhardir de tels comportements. Cela soulève de sérieuses interrogations sur le discours public et ses conséquences.
Contexte historique et intégration juive en Colombie-Britannique
L’histoire de la communauté juive de Victoria offre un contraste saisissant avec l’incident actuel. Le 2 août 1858, la communauté tenait sa première réunion. Elle envisageait déjà la construction d’une synagogue dans le centre-ville. L’année suivante, la First Hebrew Victoria Benevolent Society a été fondée. Ce fut la première organisation juive à l’ouest des Grands Lacs.
Le 2 juin 1863, la pose de la première pierre de la synagogue fut une grande fête. Une parade animée par diverses sociétés ethniques locales a marqué l’événement. Le Victoria Colonist, un journal de l’époque, saluait alors les Israélites de Victoria comme un corps « important et très respectable ». Leur conduite exemplaire leur avait valu l’estime de leurs concitoyens. Cela témoigne d’une longue histoire d’intégration harmonieuse.
L’ombre de la rhétorique anti-juive dans le discours progressiste
Aujourd’hui, Victoria est le théâtre de marches et de rassemblements. Une manifestation hebdomadaire « Libérez la Palestine » se tient près des bâtiments législatifs. Ces événements sont souvent menés par l’Association des étudiants musulmans (MSA) de l’Université de Victoria. Cependant, ils attirent aussi étonnamment de nombreux « boomers » blancs plus âgés. Ce phénomène soulève des questions sur la propagation des idées.
Parmi les figures promues par la MSA, on trouve des prédicateurs aux idées controversées. Younus Kathradra en est un exemple marquant. Ses sermons véhiculent une rhétorique violente. Il accuse les Juifs d’avoir « une histoire ancienne et sombre de effusion de sang ». Il a même évoqué une « lutte armée » ordonnée par Allah contre eux. Cette vision du monde s’éloigne radicalement des idéaux progressistes. Cela met en lumière la fragilité de la protection contre l’antisémitisme, même dans des cercles qui se disent inclusifs.
« Les Juifs ont une histoire ancienne et sombre d’effusion de sang et de rupture d’alliances et de traités. »
Ces paroles, prononcées par Kathradra, illustrent un discours haineux. Il oppose la violence historique attribuée aux Juifs à une « lutte armée » divine. La présence de tels orateurs dans des contextes se voulant progressistes interroge. Elle suggère que l’appartenance à un mouvement « progressiste » ne garantit pas une immunité face aux préjugés antisémites.
« Vous ne pouvez pas dissocier les graffitis antisémites dégoûtants trouvés sur une synagogue à Victoria, en C.-B., en ce Shabbat, de l’annonce du Premier ministre la semaine dernière. »
