Waabi, la startup canadienne spécialisée dans les camions autonomes basés sur l’IA, marque un tournant majeur. L’entreprise torontoise a annoncé l’arrivée de Lior Ron, ancien PDG d’Uber Freight, au poste de directeur de l’exploitation. Son rôle sera décisif pour la commercialisation des véhicules sans chauffeur d’ici la fin de l’année.
⚡ Pas assez de temps ? Un résumé vite fait !
- 🚚 Lior Ron, ex-PDG d’Uber Freight, rejoint Waabi comme directeur de l’exploitation pour diriger la commercialisation des camions autonomes.
- 🛣️ Waabi vise un déploiement entièrement autonome de ses camions au Texas d’ici la fin de l’année.
- 💲 L’entreprise torontoise a levé plus de 389 millions de dollars, avec un soutien financier et des partenariats stratégiques d’Uber.
- 🇨🇦 Malgré son innovation, Waabi concentre ses tests aux États-Unis en raison du manque de cadre réglementaire au Canada.
L’arrivée d’un leader expérimenté chez Waabi
L’arrivée de Lior Ron chez Waabi est une étape stratégique. L’homme d’affaires, cofondateur d’Otto, acquis par Uber en 2016, a dirigé les activités d’Uber Freight. Il occupera le poste de directeur de l’exploitation de Waabi. M. Ron se concentrera sur l’élaboration de la stratégie de mise sur le marché et l’expansion des partenariats industriels clés. Il supervisera également le déploiement de la technologie de Waabi sur les routes. Il a déclaré que l’autonomie est « maintenant prête » et que Waabi l’a « prouvé ».
M. Ron travaillera depuis le bureau de San Francisco de Waabi. Il effectuera des déplacements réguliers au siège de l’entreprise, situé à Toronto. Il restera également président du conseil chez Uber Freight, démontrant des liens persistants avec son ancien employeur.
Une ambition claire : du laboratoire à la route
La PDG et fondatrice de Waabi, Raquel Urtasun, a souligné ce passage crucial pour l’entreprise. « Nous entrons dans la prochaine phase, passant de la R&D à la commercialisation« , a-t-elle affirmé. Les camions autonomes de Waabi, actuellement testés au Texas avec des chauffeurs à bord, visent à être entièrement autonomes d’ici la fin de 2024. C’est M. Ron qui mènera cette initiative ambitieuse.
« Je ne pouvais pas imaginer un meilleur leader pour cette étape », a déclaré Raquel Urtasun, reconnaissant l’expertise et la vision de Lior Ron pour faire évoluer Waabi. Waabi se positionne pour une présence majeure sur le marché du transport autonome. L’entreprise est passée d’un statut de startup innovante à celui de concurrent sérieux.
Des liens étroits avec le géant Uber
Le recrutement de Lior Ron renforce les liens préexistants entre Waabi et Uber. Raquel Urtasun elle-même fut scientifique en chef de l’unité de conduite autonome d’Uber. Uber a d’ailleurs soutenu Waabi financièrement dès son lancement. En effet, Uber a co-dirigé une série B de 275 millions de dollars, portant le financement total de la startup à plus de 389 millions de dollars. Waabi a aussi noué un partenariat stratégique avec Uber Freight en 2023. Leur objectif est d’offrir une solution « chauffeur-service » combinant la technologie Waabi Driver avec la plateforme logistique d’Uber Freight.
Malgré un bref départ d’Uber Freight en 2018, en raison de litiges passés liés à Otto, M. Ron est revenu la même année. En 2020, un règlement d’arbitrage de 9,7 millions de dollars USD a été versé par Uber en son nom. Les camions Waabi opèrent déjà entre Dallas et Houston pour Uber Freight. Les deux parties sont « vraiment satisfaites » des résultats et envisagent d’étendre ces opérations conjointes.
L’innovation technologique au cœur de Waabi
Waabi développe un système de conduite virtuel alimenté par l’IA. Ce système est conçu pour surpasser les conducteurs humains en termes de sécurité. L’entreprise a récemment lancé une plateforme de réalité mixte permettant de tester l’IA dans une infinité de scénarios de trafic. Waabi se concentre sur une technologie « prouvablement sûre ». Elle a d’ailleurs mis au point une métrique de réalisme capable de construire des « jumeaux numériques » du monde avec une précision de 99,7 %. Plus tôt cette année, Waabi s’est associée à l’automaker suédois Volvo pour construire et commercialiser des camions autonomes. Ce partenariat est perçu comme une « étape massive » pour la mise à l’échelle de leur solution.
Ce partenariat avec Volvo a été « la dernière pièce dont la startup avait besoin pour construire une solution capable de se développer », a précisé Raquel Urtasun, insistant sur le caractère transformateur de cette collaboration pour l’avenir de Waabi.
Le Canada : un potentiel bridé par la réglementation ?
Bien que Waabi soit une entreprise canadienne, ses tests se déroulent majoritairement aux États-Unis. La raison principale est l’absence de cadre réglementaire au Canada pour les essais routiers de ce type de technologie. Lors de la Toronto Tech Week, Raquel Urtasun a appelé le gouvernement canadien à agir rapidement. Elle souhaite la mise en place d’un cadre législatif pour le déploiement responsable des technologies physiques basées sur l’IA, comme les véhicules autonomes. Cette réglementation est essentielle pour que le Canada ne prenne pas de retard dans cette course technologique mondiale.
